Red Kite Metals, le plus large fonds dédié aux métaux, a chuté de plus de 20% le mois dernier et a perdu plus de 29% de sa valeur depuis le début de l’année.
La nouvelle a ébranlé le London Metal Exchange (LME). Red Kite Metals est un des principaux intervenants sur le marché des métaux non-ferreux avec des actifs supérieurs au milliard de dollars.
Red Kite Metals est une victime de la très grande volatilité qui règne sur ce segment de marché. Au mois d’août, l’indice S&P GSCI et l’indice composite des métaux cotés par le LME ont chuté respectivement de 4% et 7,2% après une hausse de 5,5% et 3% un mois auparavant.
Red Kite Metals n’avait pas de position liée aux « subprimes », il a simplement été victime de la vente massive d’investisseurs qui cherchaient à récupérer du cash et monétiser leur gain.
Michael Farmer, fondateur de RK Capital Management en 2004, avait lancé le fonds Red Kite Metals en 2005, fort de ses 40 années d’expérience dans le trading de métaux.
L’année dernière, le fonds avait obtenu un rendement de 188%, les prix du cuivre étant au plus haut. Agé de 62 ans, Farmer avait alors empoché la bagatelle de 120 millions d’euros.
Aujourd’hui pourtant, Red Kite est dans la tourmente. Plusieurs investisseurs souhaitent se désengager du fonds. Même si la direction assure que les sorties restent insignifiantes, les préavis de sortie sont passés de 15 à 45 jours.
Les problèmes de Michael Farmer ne s’arrêtent pas là. En plus du Red Kite Metals, il gère aussi deux autres fonds, dont le Red Kite Compass Fund, qui perdent plus de 20% depuis le début de l’année.
Si cette tendance perdurait, Michael Farmer prendrait probablement une retraite anticipée du marché des métaux.
De son côté Christian Siva-Jothy, ex star du trading chez Goldman Sachs, a perdu son associé, Gavyn Davies, ancien président de la BBC. Celui-ci aurait souhaité rompre la collaboration entamée depuis quelques années.
Il considère que cette décision évitera que se reproduise une publicité négative, similaire à celle qui a affecté son hedge fund cette année. Son fonds, le Fulcrum Asset Management, qui a doublé ses capitaux sous gestion et son staff sur les douze derniers mois, a été touché par les pauvres retombées du SemperMacro, un fonds qu’il présidait mais qui était entièrement géré par Christian Siva-Jothy.
Cette stratégie sera d’après lui plus lisible par ses investisseurs et ses nouveaux partenaires.
A contrario, pour l’ex trader de Goldman Sachs, convaincre les investisseurs de rester chez SemperMacro sera probablement l’exercice le plus compliqué à réaliser dans les mois à venir.
