Le groupe Société Générale affirme avoir été victime d’une fraude exceptionnelle : Un trader, en charge d’activités de couverture de futures « plain vanilla » sur des indices boursiers européens, aurait pris des positions directionnelles frauduleuses courant 2007 et début 2008 allant bien au-delà des faibles limites qui lui avaient été attribuées.
Sa connaissance approfondie des procédures de contrôle, acquise lors de ses précédentes fonctions au sein du middle-office du groupe, lui aurait permis de dissimuler ses positions grâce à un montage élaboré de transactions fictives.
Le groupe estime n’avoir plus d’exposition résiduelle liée à ces positions et que l’impact de cette fraude se montera à 4,9 milliards d’euros.
Les positions du trader auraient été revues et une analyse détaillée de toutes les positions au sein de son département aurait confirmé la nature isolée et exceptionnelle de cette fraude.
L’employé qui aurait reconnu les faits, aurait été relevé de ses fonctions et une procédure de licenciement aurait été engagée. Par ailleurs, la direction annonce que les responsables de sa supervision quitteront le groupe.
Sa connaissance approfondie des procédures de contrôle, acquise lors de ses précédentes fonctions au sein du middle-office du groupe, lui aurait permis de dissimuler ses positions grâce à un montage élaboré de transactions fictives.Société Générale
A cela s’ajoute des dépréciations complémentaires sur son portefeuille d’actifs liées à l’immobilier résidentiel américain et aux risques de contrepartie « monolines » d’un montant de 2 milliards d’euros.
Fitch a décidé d’abaisser la note long terme de la Société Générale.
La Société Générale procèdera à une augmentation de capital d’un montant de 5,5 milliards d’euros garantis par un pool bancaire comprenant JP Morgan et Morgan Stanley.
Face à ces évènements, Daniel Bouton, PDG du groupe a présenté sa démission. Celle-ci a été refusée par le conseil d’administration.
Par solidarité, Daniel Bouton et son adjoint Philipe Citerne renoncent à leur bonus 2007 et ne toucheront pas de salaire jusqu’en juin 2008.
Mécontents et dubitatifs, les actionnaires minoritaires ont décidé de porter plainte contre X pour escroquerie, abus de confiance, faux et usage de faux.
La Banque de France va diligenter une enquête qui sera menée par la commission bancaire.
De son côté, BNP Paribas a assuré qu’aucune perte dans ses comptes ne justifiait un avertissement sur ses résultats.
Le Crédit Agricole n’a pas fait de commentaire : En septembre 2007, des traders de sa filiale Calyon avaient dissimulé des pertes d’un montant de 250 millions d’euros. Six employés avaient été licenciés.
Plusieurs opérateurs de marché, nous confiaient leur étonnement au regard des montants en jeu : Il apparaît difficilement envisageable qu’une seule personne ait pu dissimuler des montants aussi énormes.