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Le climat sec attise déjà les marchés agricoles

Les prix du blé ont progressé de 15% en un mois suite au manque d’eau récurrent...

« Le temps sec sur la moitié nord de la France depuis le début du mois de février 2011 tient en alerte les marchés agricoles. Le manque de précipitations intervient en effet, en pleine croissance végétative des céréales. Il laisse envisager une baisse du potentiel de production pour la prochaine récolte. », explique Michel Portier, directeur de la société Agritel et expert sur la gestion du risque des prix.

En effet, les précipitations sur les deux derniers mois s’élèvent à seulement 25% des volumes habituels à cette époque. S’ajoutent à cela des températures supérieures de +3 à +5 °C aux normales de saison. Ce temps sec touche la France et de manière générale aussi l’Europe du Nord sur une large bande allant de l’Angleterre à la Pologne, en passant par le Benelux et l’Allemagne. La situation n’est pas irréversible mais les prévisions météorologiques à court terme privilégient une poursuite des conditions anticycloniques actuelles.

Ces conditions délicates interviennent dans un contexte mondial déjà éprouvé en 2010 par les incidents climatiques en Russie et en Australie, deux des 8 principaux exportateurs de blé dans le monde. En l’absence de la Russie l’an passé, l’Europe s’est affirmée comme l’interlocuteur privilégié pour répondre aux besoins à l’importation des pays du Maghreb et du Moyen-Orient. « Par conséquent, les stocks de blé européens, à l’issue de la campagne 2010, sont attendus sur des niveaux extrêmement faibles de seulement 12,5 Mt : soit l’équivalent de 30 jours de consommation. », rappelle le dirigeant d’Agritel.

Ces réserves tendues ne laissent que peu de place à un problème climatique à l’échelle française ou européenne sur la nouvelle récolte. « Dans ce contexte, les prix du blé ont progressé depuis un mois de +15 % et la fermeté des cours pourrait dominer dans l’attente d’un changement climatique. »

« Il faut souligner aussi que la situation sur le marché du blé européen se conjugue à un contexte céréalier mondial sous tension. », ajoute Michel Portier. Cela s’illustre avec le maïs américain qui représente 40 % de la production mondiale. Or les besoins croissants pour l’industrie de l’éthanol associés à une récolte américaine en recul cette année poussent les stocks sur un équivalent de seulement 18 jours de consommation à l’issue de la campagne. De plus, paradoxalement à la situation de sécheresse en vigueur en Europe actuellement, ce sont les pluies abondantes sur le « corn belt » aux USA qui retardent l’avancée des semis réalisés à hauteur de seulement 7% contre 16 % l’an passé.

Next Finance Avril 2011

Voir en ligne : Dossier Matières Premières

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