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Myron Scholes : « Il faut brûler ou faire sauter le marché des produits dérivés ! »

La phrase est étonnante, surtout lorsqu’elle est prononcée par Myron Scholes, co-fondateur du modèle de référence des marchés dérivés, le modèle de Black & Scholes ...

Selon Myron Scholes, co-fondateur du plus célèbre modèle d’évaluation d’options, les régulateurs devraient « faire sauter ou brûler » les marchés dérivés OTC pour résoudre la crise financière.

Lors d’un débat à la Stern School New York University of Business, l’ancien prix Nobel d’économie a affirmé que les marchés dérivés OTC ont cessé de fonctionner correctement et ne parviennent plus à fournir des signaux de prix. D’après lui, les participants doivent trouver un moyen de dénouer leurs positions et de prendre un « nouveau départ ».

« La solution est vraiment de faire sauter ou de brûler les marchés dérivés de gré à gré, les CDS et les swaps et autres produits structurés, et recommençons à zéro. Une façon de procéder -notamment pour les CDS- serait de dénouer tous les deals à un prix mid market sous le contrôle de la commission bancaire ou d’un autre régulateur », précise t-il.

Selon lui, les transactions entre banques et investisseurs sur les CDS, ABS et autres MBS se font actuellement dans l’opacité la plus totale. Il préconise de traiter dorénavant ces produits sur les marchés organisés afin de permettre un meilleur repricing des contrats.

John Thain, ancien patron de Merrill Lynch va même encore plus loin. Selon lui, il ne faut pas seulement brûler certains produits, puis les faire renaître de leurs cendres sur un autre marché, il faut purement et simplement les interdire.

La modélisation d'une seule tranche de CDO nécessitait 3 heures de calcul pour l'un des ordinateurs les plus puissants des Etats Unis.
John Thain ex CEO Merrill Lynch

Dans son propos, John Thain vise particulièrement les ABS CDOs et les CDOs Squared. Faisant part de son expérience lors d’un débat à la Wharton University, John Thain affirme que la modélisation d’une seule tranche de CDO nécessitait 3 heures de calcul pour l’un des ordinateurs de Merrill Lynch, figurant pourtant parmi les ordinateurs les plus puissants des Etats Unis.

« Ces instruments sont beaucoup trop compliqués. Il est quasiment impossible pour quiconque de comprendre les risques associés à de telles structures. Ce sont typiquement des produits où le structurer ne comprend pas bien le produit qu’il crée, l’investisseur ne comprend pas le produit qu’il achète, l’agence de notation ne comprend pas le produit qu’elle est censée noter et le régulateur n’en comprend pas les risques » ajoute t-il.

Selon lui, contraindre les banques à garder dans leurs actifs un pourcentage des produits structurés qu’elles titrisent, ne résout rien. « Le fait est que plusieurs firmes qui ont crée ces produits étaient déjà assez stupides pour les garder en portefeuille. Cela ne résout pas le problème. Il faut les interdire » conclut l’ancien CEO de Merrill.

Next Finance Octobre 2009

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Commentaire
  • <p>Quelle est la crédibilité de Scholes quand on sait qu’il était partner de LTCM qui a fait faillite avec des milliards de pertes et qu’il est actuellement CEO de Platinum Grove Asset Management, et a dû geler les sorties de son fonds après des pertes conséquentes&nbsp;?</p>

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  • <p>"les marchés dérivés OTC ont cessé de fonctionner correctement et ne parviennent plus à fournir des signaux de prix." je ne suis pas du tout de cet avis&nbsp;! Au contraire, c’est pcq les marchés st justement imprévisibles qu’ils sont efficients&nbsp;! Il est difficile pour un intervenant, même prix nobel, d’en déceler les tendances&nbsp;! Le contraire, de mon point de vue, ne serait pas rassurant...</p>

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  • <p>Yes, nice article. LMV</p>

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  • <p>Quelle que soit sa crédibilité, je trouve ses propos tout à fait réalistes. D’autre part l’imprévisibilité des marchés n’est pas leur raison d’être, même si c’en est une composante inévitable. Le but n’est pas d’avoir un casino géant sous la main pour les divers spéculateurs, mais une source de financement pour le fonctionnement de l’économie&nbsp;!! Donc les marchés organisés sont une nécessité pour éviter les dérives, évidentes sur le marché des CDS.</p>

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    • <p>Je suis d’accord avec Julien quand il rappelle que les marchés financiers "cash" ont pour but originel de financer l’économie. Pour autant les marchés dérivés ont une légitimité tout aussi louable de couverture des risques financiers inhérents aux marchés cash. Je remercie Mr&nbsp;Scholes de son intervention, mais qu’il nous ponde de nouveau modèle de gestion des risques rapidement (et avec un peu de change il aura un nouveau Prix Nobel.... de la Paix...)</p>

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  • <p>C’est trop facile de fermer ces marches(ce qui n’est pas possible car c’est fwd-fwd), je serais d avis de les organiser mais ils n’auraient plus toute leur substance et ce serait ridicule, le regulateur devrait liberer les marches organises de toutes les contraintes pour eviter aux operateurs d aller sur le marche // OTC(marche de confiance entre institutions et non un CASINO) car qui par definition n ont pas besoin d etre reguler, ils y prennent des positions qui engagent les actifs des marches organises,pas credible le Nobel d’ECONOMIE(exces de regul et d interventions de l Etat tue l efficience de tout marche -agriculture et les subventions UE creent une inflation des produits qui est contenue par l endettement des Etats-). Un marche est la rencontre d une offre et d une demande et non d’une "subvention+offre" = "demande+dette",lycee classe de seconde. Je me demande pouorquoi j’ai lu cet article, Next Finance perd en crediibilite pour moi avec ce genre d’inepties, OTC = Over The COunter (en Francais pr faire simple face to face, expliquez moi comment interdire a BNPP de rencontrer SG pour echanger leurs engagements sur un sous-jacent de type taux ou autres (swap), en francais c est de la demagogie, ils essaient de justifier leurs limites de connaissance, on trouve des solutions dans la vie, on ne recule pas en abandonnant le navire. pov’ types</p>

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  • <p>Faut croire q Scholes est écouté chez les réglateurs, aussi bien en France qu’aux US, ils veulent faire passer ts les markets de gré à gré sur des marchés organisés...Ca semble quand même compliqué pour les grandes boîtes qui ont de réels besoins de couverture...Ils pourront oas forcément supporter le coût des appels de marge</p>

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