« Nous estimons en 2016, la production européenne tous blés à 143 Mt, soit un repli de 11 % par rapport à l’année 2015 » annonce Michel Portier, directeur général d’Agritel qui poursuit « Ce chiffre va très nettement affecter le niveau des exportations européennes vers les pays tiers que nous évaluons à 24 Mt, en repli de plus de 30 % ».
La contraction des disponibilités des blés dans l’Union Européenne n’est aujourd’hui pas suffisante pour entraîner une nette hausse des cours.
« En effet, malgré cet accident de production en Europe, la moisson chez les 8 principaux exportateurs internationaux est estimée en hausse de +8,5 Mt par rapport au niveau déjà record de 2015 » analyse Michel Portier.
Au sein de l’Union Européenne, la situation reste très hétérogène entre les pays du Nord et de l’Ouest et ceux du Sud et de l’Est du continent. Ainsi, la Pologne et l’Allemagne, touchées respectivement par une sécheresse et des pluies excédentaires devraient enregistrer une baisse de la production proche de -7 % sur un an.
Au Royaume Uni également, la récolte pourrait se replier de -10 % et revenir à un niveau moyen quinquennal. La France, pays le plus touché, voit sa production (blé dur + blé tendre) chuter de -30 %.
A l’inverse, autour de la Méditerranée et de la mer Noire, d’autres pays européens affichent des productions en hausse sur un an. C’est le cas de l’Espagne (+25 %), de l’Italie (+10 %) et de la Roumanie (+9 %).
Par ailleurs, Agritel estime que la baisse des stocks de blé européen sera limitée par l’abondance de la production mondiale et que ceux-ci ne se replieront qu’à un niveau moyen de 12,8 Mt contre un volume élevé de 15,7 Mt l’année passée.