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Bear Stearns sauvé de la faillite par JP Morgan : Quelle est l’ampleur de la crise ?

Assistons nous à la plus grande crise financière depuis la seconde guerre mondiale comme l’affirme Alan Greespan, l’ancien patron de la FED ?

Il y a un siècle, John Pierpont Morgan sauva le système financier américain et fut à l’origine de transformations profondes du capitalisme américain.

Ce week-end, l’ex banque familiale JP Morgan a annoncé un plan de sauvetage de Bear Stearns, consistant au rachat de la 5ème banque d’affaires américaine pour le prix incroyable de 2 dollars l’action ! A peine 240 millions de dollars pour mettre la main sur l’une des plus anciennes et plus prestigieuses banques d’affaires américaines qui côtait il y a encore un mois 85 dollars à Wall-Street.

Est-ce pour autant une affaire juteuse pour JP Morgan ? Nous l’ignorons. JP Morgan a décidé de se porter garant du risque de contrepartie auquel font face les créanciers de Bear Stearns.
Celle ci était exposée à 30 milliards de dollars de crédit à risque et était un des plus importants prime broker pour les hedge funds. Elle était également un des premiers gérants obligataires de Wall Street.

JP Morgan a affirmé que ce rachat lui coûterait au total 6 milliards de dollars (frais juridiques, dettes, etc...) mais envisageait un impact positif de plus d’un milliard de dollars une fois l’opération digérée.

Un swap défiant tout hypothèse de non arbitrage !

Pourtant selon plusieurs analystes, Bear Stearns n’était pas plus exposée que d’autres banques...Une crise de confiance débutée avec un article paru dans le Wall-Street journal aurait-elle eu raison de la 5ème banque d’affaires américaine ?

Ce lundi, c’est la banque d’affaires Lehman Brothers qui a été au centre de toutes les spéculations. Moody’s a abaissé la notation globale de la banque, en passant de positif à stable. Il n’en fallait pas plus pour que le titre subisse un véritable crack. En une séance, le titre Lehman Brothers a chuté de 40%.

La situation est sous contrôle
Georges Bush

Dans la foulée, les actions de toutes les autres grandes banques d’affaires américaines ont plongé : Goldman Sachs a perdu 10%, Morgan Stanley 13% et Merril Lynch 12%.

Selon Mark Zandi, chief economist chez Moody’s, si la FED n’était pas intervenue ce week-end, le système financier aurait connu une crise encore plus grande. Selon lui, la FED s’était mise en haute alerte, une situation qui n’intervient qu’une fois tous les quart de siècle !

Pour l’ancien président de la Fed, Alan Greenspan, nous assistons nous à la plus grande crise financière depuis la seconde guerre mondiale.

En moins de 6 mois, la FED aura injecté plus de 400 milliards de dollars sur les marchés, et a baissé plus de 6 fois consécutivement ses taux directeurs.
Elle a décidé de prêter de l’argent aux banques d’investissement et plus seulement aux banques de dépôt, ce qui lui était interdit jusqu’ici. Elle a également mis en place le facility term lending, une procédure exceptionnelle permettant à la réserve fédérale de prêter aux banques américaines des treasuries, des bons d’Etat américain contre leurs papiers commerciaux, pourtant dévalorisés par le marché.
Une sorte de swap défiant toute hypothèse de non arbitrage !

Il y a une semaine, Carlyle, le célébrissime fonds de Private Equity voyait une de ses filiales sombrer. Pour une mise en fonds propres de 600 millions de dollars, elle avait pu lever jusqu’à 21 milliards de dollars. Le tout investi en crédit hypothécaire classé triple A, c’est-à-dire d’excellente qualité, à priori.

Par rapport à la récession à venir, la grande dépression ressemblera à une promenade de santé...
Sam DeRose-Farag, CEO du hedge funds Ore Hill Partners

Pourtant la détérioration du marché du crédit a eu raison en quelques jours de son fonds Carlyle Capital Corporation. Celui n’était plus en mesure de faire face aux appels de marge, et a dû fermer boutique.
Carlyle Capital Corporation avait notamment pour contrepartie Bear Stearns, Merrill Lynch, JP Morgan, Credit-Suisse, Calyon et BNP Paribas.

Faut il s’alarmer ? Non, d’après Georges Bush, dont le père figurait encore il y a quelques temps dans l’actionnariat du groupe Carlyle. Selon le président américain, la situation est sous contrôle ! Faut-il le croire ?

En juin 2007,Sam DeRose-Farag, directeur du hedge funds Ore Hill Partners déclarait que par rapport à la récession à venir, « la grande dépression ressemblerait à une promenade de santé ».

Le licenciement massif annoncé (plus de 8.000 postes supprimés) chez UBS apparait presque anecdotique...

Next Finance Mars 2008

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