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Christian Carrega : « Notre engagement en matière d’Investissement Socialement Responsable s’inscrit dans notre philosophie de maitrise des risques. »

Selon Christian Carrega, Directeur général de Préfon, compte tenu de l’horizon de placement à très long terme (50 ans) du régime, la prise en compte de critères extra-financiers constitue un argument fort pour sa sécurisation…

Next-Finance : Pouvez-vous présenter Préfon ?

Christian Carrega : Préfon (Caisse Nationale de Prévoyance de la Fonction Publique) est une association à but non lucratif créée en 1964 par 4 fédérations de fonctionnaires (CFDT, CFE-CGC, CFTC, FO) et une association de hauts fonctionnaires. Son objet est d’offrir aux fonctionnaires et assimilés des régimes de prévoyance complémentaire, notamment en matière de retraite, d’assurer la représentation des affiliés auprès des pouvoirs publics et des gestionnaires des régimes.

Au-delà de l’intention première de pallier la perte de revenu de ses affiliés lors de leur départ en retraite (due, pour partie, à l’époque, à la non prise en compte des primes et indemnités dans le calcul de la retraite), le régime Préfon-Retraite est devenu un modèle référent. Il est régi par le Code des assurances. L’association Préfon assure la défense et la promotion du régime Préfon-Retraite. Ainsi, elle a souscrit un contrat d’assurance groupe auprès de CNP Assurances (groupe Caisse des dépôts), contrat réassuré par Allianz, Axa et Gan Groupama. CNP Assurances est l’assureur du régime qui en assure la gestion administrative et technique. La gestion financière est quant à elle confiée à CNP Assurances, Allianz, Axa et Gan-Groupama. Ce système apporte une grande sécurité au régime. La convention financière qui lie l’Association Préfon aux assureurs fixe les critères de performance et de sécurité nécessaires à l’équilibre du régime.

Quel est le montant de vos encours sous gestion et quelle est la répartition actuelle de vos encours par classe d’actifs ?

La valeur de marché de nos encours s’élevait à 15 milliards d’euros au 31/12/2014. A cette date, la répartition de ces encours par classe d’actifs était la suivante :

- 73 % pour les obligations à taux fixe
- 10 % pour les obligations indéxées et produits monétaires
- 15 % pour les actions et les OPCVM actions
- 2 % pour les actifs immobiliers (infrastructures)

Préfon indique s’engager activement en faveur de l’ISR, comment cela se manifeste-t-il ?

Tout d’abord, je tiens à préciser que notre engagement en matière d’Investissement Socialement Responsable s’inscrit dans notre philosophie de maitrise des risques. En effet, compte tenu de notre horizon de placement à très long terme (50 ans), nous estimons que la prise en compte de critères extra-financiers constitue un argument fort pour la sécurisation de notre régime. De plus, cette démarche s’inscrit parfaitement dans notre philosophie qui consiste à veiller au respect des valeurs de solidarité, de progrès social et d’égalité dans la gestion des fonds collectés par notre régime.

Concrètement, nous avons mis en place un dialogue avec nos assureurs en charge de la gestion financière pour définir 15 indicateurs pertinents en matière d’ISR. Par exemple, afin de tenir compte de l’importance de la dimension humaine dans les entreprises, nous calculons le nombre annuel d’heures de formation effectué par chaque salarié.
Christian Carrega, Directeur général de Préfon

Concrètement, nous avons donc mis en place un dialogue avec nos assureurs en charge de la gestion financière pour définir 15 indicateurs pertinents en matière d’ISR. Par exemple, afin de tenir compte de l’importance de la dimension humaine dans les entreprises, nous calculons le nombre annuel d’heures de formation effectué par chaque salarié. Parallèlement à cette démarche, l’association a fait appel à l’expertise de Vigeo, une agence de notation extra financière dont le rôle est d’évaluer le degré avec lequel les entreprises et les sociétés publiques prennent en compte les objectifs environnementaux, sociétaux et de gouvernance d’entreprise.

Allez-vous vers de nouvelles solutions d’investissements « décarbonnées » telles que les indices/ETFs actions à faible intensité carbone ? Les green bonds en direct ou via des fonds ?

Nous étudions toutes ces solutions d’investissement avec nos assureurs gestionnaires, nous avons déjà souscrit à des émissions de Green bonds émises par EDF, ENGIE ou la région IdF.

Certains acteurs ont fait le choix de mesurer, publier et éventuellement réduire l’empreinte carbone de leurs investissements actions. Quel regard portez-vous sur cette démarche ?

Cette méthodologie n’est pas encore tout à fait « stabilisée » pour la simple et bonne raisons que plusieurs questions restent encore en suspens à notre avis :

  • quelle méthodologie utiliser : doit-elle par exemple se faire sur la base d’un euro investi, comment comparer deux portefeuilles ?
  • doit-on avoir le même niveau de mesure de l’empreinte carbone pour un investissement en action et en obligation ?
  • quid de la fiabilité des données utilisées ? Une grande partie des données sont en réalités extrapolées par les agences.

Il n’en reste pas moins que nous avons engagé des travaux en collaboration avec Vigeo afin de mesurer l’empreinte carbone du portefeuille du régime.

Vous organisez à l’occasion de la semaine de l’ISR, une rencontre entre organismes de retraite et agents de la fonction publique autour de l’ISR. Quels sont les objectifs de cet évènement ? Qu’attendez-vous des investisseurs publics à l’approche de la COP21 ?

Il s’agit d’un événement très important à nos yeux, notre association étant membre du FIR qui organise la semaine de l’ISR à Paris, au début du mois d’octobre. Notre objectif est d’expliquer clairement et de rendre plus accessible ce qui reste une matière complexe. C’est le challenge des intervenants à nos deux tables rondes. Nous avons également pour ambition de mettre en valeur les initiatives des institutions de retraites publiques.

Nous avons d’ailleurs reçu le soutien du comité présidé par Mme Ségolène Royal au travers du label COP21 qui témoigne de l’initiative ambitieuse et innovante du projet ainsi que la qualité du programme d’action et de la mobilisation de la société civile sur le sujet.

Paul Monthe Octobre 2015

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