Avec un rendement moyen d’environ 3,8%, les entreprises européennes sont particulièrement généreuses avec leurs actionnaires comparativement à d’autres marchés.
Dans un contexte politique incertain, les dividendes devraient rester un point d’ancrage important pour les investisseurs en 2019, selon une nouvelle analyse d’Allianz Global Investors, l’un des principaux gestionnaires actifs au monde. Au cours des 45 dernières années, les dividendes ont contribué à hauteur d’environ 41% au rendement total des actions européennes.
Le rapport 2019 sur les dividendes, qui livre une analyse des données relatives au rendement sur dividendes dans les principaux marchés du monde, révèle que les entreprises européennes sont particulièrement généreuses avec leurs actionnaires en comparaison internationale. Entre 1973 et la fin 2018, leur rendement du dividende s’élevait à 3,8% en moyenne, contre 3,2% en Amérique du Nord et 2% en Asie-Pacifique [1].
En 2019, les experts d’AllianzGI s’attendent à ce que les entreprises de l’indice MSCI Europe versent environ 350 milliards d’euros de dividendes, [2] soit environ 16 milliards d’euros (4,8%) de plus qu’en 2018, qui était déjà une année record en matière de rémunération des actionnaires.
Néanmoins, le rapport montre également que le versement de dividendes n’est pas le seul facteur de stabilité des placements en actions. Les actions à dividende élevé semblent afficher une volatilité bien inférieure à celles des entreprises versant moins de dividendes. En particulier, [3] les actions américaines qui payent des dividendes sont nettement moins volatiles que celles qui n’en payent pas et l’on constate une tendance similaire depuis les années 1990 pour les actions européennes qui versent des dividendes.
Les marchés d’actions européens sont vulnérables
Toutefois, alors que l’économie européenne montre des signes de ralentissement, les investisseurs redoutent aussi une dégradation des conditions de marché au niveau mondial, qui se propagera probablement aux marchés d’actions européens.
Les ratios de distribution ne sont pas le seul critère de sélection de titres des gérants de fonds. Jörg de Vries-Hippen, CIO Equity Europe et gérant du fonds Allianz Europe Equity Dividend, commente : « En tant que gérant actif, nous profitons des replis des marchés, qui constituent à nos yeux des opportunités d’achat permettant de renforcer les positions prometteuses dans nos portefeuilles. D’après nous, la continuité des versements de dividendes est tout aussi importante que leur niveau relatif car leur combinaison traduit une bonne santé financière. Ces entreprises s’avèrent souvent des points d’ancrage stables en période de turbulences. »
On trouve actuellement sur le marché des entreprises sous-cotées avec des versements de dividendes amplement financés et un potentiel de croissance. À cet égard, le secteur de l’énergie en Europe fait l’objet d’une attention particulière car sa profonde restructuration devrait s’avérer payante à brève échéance, avec à la clé des flux de trésorerie et des dividendes plus élevés. Jörg de Vries-Hippen considère depuis de nombreuses années les compagnies d’assurance comme des « sources de dividendes classiques ». [4]
A propos des perspectives enEurope, Jörg de Vries-Hippen déclare : « Nous tablons sur une croissance économique d’environ 1,5% en Europe en 2019. Mais dans la mesure où les banques centrales sont en train de réduire lesliquidités au niveau mondial, la pression s’accentuera. Un ralentissement économique touche aussi bien les pays très endettés comme l’Italie que les moteurs fiables de l’Union européenne (UE) tels que la France et l’Allemagne, qui se grippent de plus en plus en raison de l’agitation sociale croissante et des relations internationales tendues. L’UE est vulnérable et les fluctuations des marchés d’actions européens dépendront également des modalités finales du Brexit ».
Hans-Jörg Naumer, Head of Capital Market Analysis et co-auteur de l’étude, résume ainsi la situation : « Les dividendes versés font office d’airbag à l’échelle du portefeuille d’un investisseur. Leur effet peut être particulièrement favorable compte tenu des conditions de marché hostiles observées récemment en Europe. Nous avons constaté que les dividendes stabilisent un portefeuille car ils atténuent l’impact des corrections et génèrent un revenu prévisible. »