Dette en monnaies locales : Prises de bénéfices à court terme
La dette en monnaies locales a été résistante, avec une performance légèrement positive au cours d’un mois de forte volatilité et de brutales fluctuations des marchés actions, principalement dues aux craintes concernant l’Europe. Un scénario de forte croissance des marchés émergents s’est profilé après que la Chine a publié des données paraissant robustes et indiqué que la PBoC était prête, si nécessaire, à assouplir sa politique et ses conditions de crédit. Mais les mauvais chiffres manufacturiers ont refroidi l’humeur. Le Brésil a poursuivi son offensive de baisse des taux, avec une nouvelle réduction de 75 pb, et le COPOM a surpris par une déclaration accommodante laissant penser que le cycle d’assouplissement n’était pas terminé, malgré des indications antérieures contraires. La banque centrale indienne a également surpris en baissant ses taux pour stimuler le marché. Nous avons continué d’observer des mouvements spécifiques dans certains pays émergents. Ainsi, les rendements brésiliens ont progressé de 40 pb, tandis que ceux du Mexique et de la Colombie cédaient plus de 20 pb. De même, sur le marché des changes, le real brésilien et le peso mexicain ont évolué à la baisse face au dollar, alors que le peso colombien et le sol péruvien progressaient.
Dette en monnaies locales : Perspectives
Le LTRO de la BCE semble avoir rétabli la confiance et le contexte macroéconomique topdown s’est amélioré. Bien que des problèmes d’exécution puissent subsister en Europe, l’attention pourrait se focaliser sur l’amélioration des fondamentaux des pays émergents et le « mur d’argent » que les grandes banques centrales injectent dans le système. Nos perspectives demeurent positives à moyen terme pour la dette émergente en monnaies locales. Les fondamentaux restent assez favorables dans la majorité des pays asiatiques et nous anticipons une baisse des primes de risque sur la plupart des marchés de la dette émergente en monnaies locales. Pour soutenir la croissance, certaines banques centrales pourraient réduire leurs taux, favorisant les obligations sur le court terme. A court terme, nous restons attentifs à l’augmentation de l’aversion au risque et sommes prêts à des transactions tactiques pour tirer parti de vagues de ventes
Dette externe : Poursuite du resserrement des spreads
La dette émergente externe a continué d’afficher des rendements stables. Globalement, les pays à bêta élevé se sont bien comportés, avec une forte embellie depuis le début de l’année, notamment en Côte d’Ivoire, Ukraine et Géorgie, dont la croissance relevait surtout du prix des matières premières. L’Argentine a subi une importante rétrogradation suite à l’annonce de la nationalisation d’YPF, témoignant de l’important risque réglementaire dans le pays. Les importantes émissions de dette émergente externe ont continué, avec près de USD 143 mias placés sur les marchés des capitaux, comme la nouvelle émission 17s de la Croatie, bien souscrite à un prix satisfaisant. Le marché secondaire est aussi resté actif, mené par la Russie. De ce fait, les semaines d’afflux vers les fonds émergents en monnaies fortes continuent de se suivre sans interruption.
Dette externe : Perspectives
A moyen terme, nous restons optimistes pour la dette émergente externe, les fondamentaux des pays émergents étant plus solides que ceux des pays développés. De plus, dans un contexte d’intérêts faibles, les produits de spread resteront intéressants. Nous attendons une baisse des primes de risque dans la plupart des pays émergents. Une phase de croissance plus faible semblant se dessiner, certaines banques centrales asiatiques pourraient réduire leurs taux, ce qui favoriserait les obligations sur le court terme. A court terme, nous resterons attentifs à tout signe d’augmentation de l’aversion au risque et serons prêts à recourir à des transactions tactiques pour tirer parti de ces signes.