L’avenir des Retraites, 9eme édition
- Une perspective idéalisée de la retraite : plus de 3 actifs sur 5 de plus de 45 ans (65%) dans le monde souhaitent prendre leur retraite dans les 5 ans ;
- En France, 77% des actifs de plus de 45 ans partagent cette aspiration ;
- Mais une vision de plus en plus pessimiste des conditions matérielles ( finances et santé) à la retraite : à travers le monde près d’un actif sur 5 estime qu’il ne sera pas en mesure financièrement de prendre sa retraite contre 1 sur 10 en 2015, et que sa santé va se détériorer ;
- Une vision non totalement partagée par les retraités eux-mêmes.
A travers cette nouvelle édition de L’Avenir des Retraites, Un renouveau prometteur, l’étude rend compte d’une très grande attente et idéalisation des actifs par rapport à la retraite. Ainsi sur les actifs de plus de 45 ans parmi les 18 000 personnes interrogées dans 17 pays, ils sont en moyenne 65% à souhaiter prendre leur retraite dans les 5 ans, même si la quasi majorité d’entre eux estime que les difficultés financières ne lui permettront pas de voir ce vœu réalisé. Les actifs attendent la retraite avec impatience, ils en ont une vision très idéalisée et anticipent une amélioration de leur qualité de vie : 55% anticipent une liberté accrue pour voyager et avoir d’autres hobbies, 44% envisagent de passer plus de temps avec leur famille. Parallèlement ces actifs doutent cependant de leur réelle capacité à prendre matériellement leur retraite : près d’un actif sur 5, soit 18%, pense qu’il ne sera pas en mesure de bénéficier d’une retraite complète. Ils n’étaient qu’1 sur 10 à avoir ce point de vue dans l’étude précédente publiée en 2015.
Les retraités quant à eux ont une expérience plus optimiste de la retraite avec une amélioration de leurs relations et de leur vie sociale et le sentiment d’être en meilleure santé. Ainsi et de manière assez inattendue, la proportion de retraités s’estimant en bonne santé pour leur âge (45%) est supérieure à celle de leurs homologues actifs (42%), et 34% des retraités déclarent que leur santé s’améliore dans les 5 années qui suivent leur départ à la retraite.
Les principaux enseignements pour la France
Ce 9ème volet de L’Avenir des Retraites, Un renouveau prometteur dresse un portrait contrasté des anticipations des actifs face à une retraite qu’ils idéalisent et qu’ils voient parfois avec incertitude voire anxiété, alors que la perception des retraités français est plus optimiste.
Les actifs ont une vision idéalisée de la retraite :
- Les Français attendent avec impatience de partir à la retraite, se classant en seconde position du panel derrière l’Argentine, avec 77% des actifs de plus de 45 ans, versus 65% à l’échelle mondiale, qui seraient prêts à partir dans les 5 années à venir s’ils le pouvaient. Cette tendance est accrue chez les Françaises : 80%, le taux n’étant que de 74% pour les hommes.
- La plupart des Français actifs âgés de plus de 45 ans associent le désir d’undépart à la retraite à la possibilité d’un plus grand épanouissement personnel : voyages ou développement d’autres centres d’intérêt (50% contre 55% dans le monde), temps passé en famille (33% contre 44% dans le monde).
- 34% d’entre eux (contre 29% dans le monde) déclarent être fatigués du fait de la routine au travail et 25% (contre 23% dans le monde) soulignent l’impact négatif du travail sur leur santé physique et/ou leur état psychologique.
Des doutes sur leur capacité à prendre matériellement leur retraite :
- Une majorité de Français de plus de 45 ans estime qu’elle ne pourra effectivement pas partir à la retraite dans les 5 ans principalement pour des raisons financières. 86% d’entre eux invoquentle manque d’épargne, un endettement trop important, et/ou des personnes à charge financièrement.
- En phase avec la tendance mondiale, un Français sur 10 déclare qu’il ne sera jamais en mesure de prendre une retraite définitive, contre seulement 6% lors de l’étude précédente.
- 48 % des Français actifs anticipent une dégradation de leur situation financière à la retraite. Ils sont seulement 17% à anticiper une amélioration. Sentiment partagé également chez les retraités avec 52% qui déclarent avoir vu leur situation financière se dégrader. Seuls 12% ont constaté un mieux. Ces chiffres sont loin devant les moyennes mondiales qui s’établissent respectivementà 38% chez lesactifs et 36% chez les retraités s’estimant préoccupés par leur situation financière.
- 76% des actifs français ignorent quel montant d’épargne serait nécessaire pour pouvoir, le moment venu, financer leurs soins de santé, la proportion atteignant 83% pour les 45-54 ans, soit 5 points de plus que la tranche 55-64 ans.
La vision pessimiste des actifs est partiellement contrebalancée par l’expérience des retraités eux-mêmes :
- 35% des retraités anticipent une dégradation de leur santé à la retraite, seuls 10% ressentant une amélioration. Le sentiment est plus négatif chez les actifs qui sont 44% à anticiper une dégradationde leur état de santé à la retraite.
- Les retraités estiment que c’est l’acquisition deleur résidence principale qui a constitué le principal frein à leur épargne (51%), loin devant les obstacles liés à la santé (17%). La tendance est assez similaire dans le reste du monde (45% et 26%).Alors que 68% des actifs français considèrent que les problèmes de santé pourraient constituer un obstacle à leur épargne retraite, légèrement au-dessus de la moyenne mondiale à 65%.
- 56 % des retraités se déclarent satisfaits de leur état de santécontre une moyenne mondiale de 45%. Cette proportion est plus faible chez les actifs français dont 51% considèrent que leur état de santé est satisfaisant, contre une moyenne mondiale de 42%.
- 44% des actifs français anticipent une dégradation de leur santé à la retraite (c’est beaucoup plus que la moyenne mondiale à 28%), seuls 12% d’entre eux espérant une amélioration (contre 32% dans le monde). Le sentiment est plus positif chez les retraités parmi lesquels seulement 35% considèrent que leur état de santé s’est dégradé, la moyenne mondiale se situant à 29%.
Face à la retraite, les Françaises plus fragiles que les hommes
Les quatre précédentes études HSBC sur l’Avenir des Retraites avaient déjà souligné une plus grande fragilité financière des femmes, la tendance se confirme cette année encore, y compris chez les femmes actives interrogées.
- Si la tendance au niveau mondial est la même, les écarts et les proportions sont majeurs en France avec 63% des Françaises quiont vu leur situation financière se dégrader à la retraite, contre 40% pour les Français, alors que les moyennes mondiales se situent à respectivement à 29% et 25%.
- Mais phénomène plus surprenant lorsqu’on interroge les actifs âgés de plus de 45 ans, 81% des Françaises déclarant vouloir prendre leur retraite dans les 5 ans considèrent qu’elles ne le pourront pas, compte tenu de leur situation financière, contre 91% chez les hommes. En moyenne dans le monde, la proportion est de 80% chez les femmes et de 83% chez les hommes.
- En matière de santé la fragilité des femmes par rapport aux hommes est observée là encore : 41% des Françaises constatent une dégradation de leur état de santé à la retraite contre 28% des Français. Dans le monde, seules 28% des femmes ont le même sentiment.
- Les problèmes de santé sont le critère le plus souvent cité par les femmes actives, 71%, comme pouvant contraindre leur épargne retraite. Soit 11 points de plus que chez les hommes et très légèrement supérieur à la moyenne mondiale qui se situe à 65%. Seules 51 % des femmes retraitées estiment que leur santé est satisfaisante compte tenu de leur âge contre 62% pour les hommes. C’est cependant au-delà des moyennes mondiales qui se situent respectivement à 45% pour les femmes comme pour les hommes.
- Par ailleurs 81% des Françaises estiment ne pas être en mesure de pouvoir anticiper leurs dépenses de santé à la retraite contre 72% chez les Français. La moyenne mondiale se situe à 62%, avec 67% de femmes et 58% d’hommes.