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Kerviel : remboursement à perpétuité

L’ex-trader de la Société Générale a finalement été condamné à trois ans de prison ferme et à payer 4,9 milliards de dommages et intérêts...Un montant jugé abusif par la plupart des commentateurs !

Jérôme Kerviel, l’ex-trader de la Société Générale poursuivi pour être à l’origine de l’un des plus gros scandales de l’histoire de la finance, a finalement été condamné hier par le Tribunal correctionnel de Paris à cinq ans de prison dont trois ans ferme, le tout assujetti d’une interdiction définitive d’exercer le métier d’opérateur de marchés et de l’obligation de payer la somme de 4,9 milliards d’euros à titre de dommages et intérêts.

Les juges parisiens, estimant que « la diversité des techniques de falsifications ou dissimulations utilisées par Jérôme Kerviel n’[avait] d’égal que la réactivité fulgurante, le sang froid permanent et l’impassibilité trompeuse dont il [avait] su faire preuve quotidiennement, au fil de ces nombreux mois » et que ses actes avaient « mis en péril la solvabilité de la banque qui employait 140 000 personnes et porté une atteinte à l’ordre public économique international » ont donc définitivement dédouané la Société Générale de toute responsabilité dans cette affaire.

Au lendemain du verdict, au micro d’Europe 1, Jérôme Kerviel s’est dit « abattu par le poids de la sanction et le poids de la responsabilité que le jugement lui [fait] porter ». De nombreuses autres réactions, plutôt contrastées sur le verdict, se sont succédées ; la plupart des personnalités interrogées considérant que le montant des dommages et intérêts était surréaliste, les plus élevés jamais payés à ce titre en France. « Je dois reconnaître que les 4,9 milliards sont un peu ridicules », a estimé Gérard Longuet, Président du groupe UMP au sénat, au micro de LCI.

Pour Colette Neuville, Présidente des actionnaires minoritaires (Adam), interrogée par Challenges, « La Société Générale se pose en victime. Bien sûr que Jérôme Kerviel est coupable, mais il n’est pas tout seul », jugeant au passage que le montant des dommages et intérêts était « astronomique ».

Jean Peyrelevade, ancien président du Crédit Lyonnais réagissant sur les ondes de I Télé, a estimé quant à lui qu’« il [fallait] donner une deuxième chance à Jérôme Kerviel ». « On n’a pas le droit de le condamner à perpétuité », a-t-il ajouté.

Avec ce verdict, l’ex-trader de 33 ans paie incontestablement, pour l’instant du moins, le plus lourd tribut dans cette affaire et endosse la responsabilité majeure de la perte des 5 milliards d’euros consécutive à ses positions astronomiques en marge des dispositions règlementaires.

Mais lui faire porter seul la charge des défaillances de tout un système parce qu’il serait jugé d’une intelligence hors du commun, qu’il aurait une parfaite connaissance des outils informatiques et qu’il disposerait de facultés particulières d’inventivité pour tromper la vigilance de ses supérieurs, malgré les nombreux signaux d’alerte qui leur avaient été envoyés et l’énormité de ses positions, de l’ordre de 50 milliards d’euros en Janvier 2008, reste quelque chose d’assez difficile à concevoir pour l’opinion.

Pour l’heure, Jérôme Kerviel, qui avait dit-on déjà décliné des offres de l’Université de Harvard pour donner des conférences ainsi que diverses propositions pour des spots publicitaires, reste en liberté. Il a décidé, avec son conseil, Maitre Metzner, de faire appel du verdict. Le deuxième round de ce procès aura lieu à l’automne 2011.

Maxime Onan Octobre 2010

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