Sans que l’on puisse envisager de renversement de tendance à court terme, le rally obligataire de ces derniers mois pourrait être proche de son terme. Aux Etats-Unis, les déclarations de la Fed annonçant la probable reprise du « quantitative easing » pour soutenir l’économie et lutter contre un taux d’inflation jugé trop bas a certes provoqué un tassement des taux longs dans un premier temps. Mais cette profusion de liquidités à venir commence à infléchir les anticipations des opérateurs, qui vont progressivement tabler sur une augmentation de l’inflation à moyen terme, préalable à une remontée ultérieure des taux obligataires.
Après plusieurs mois de baisse continue, les rendements des emprunts d’Etat allemands à 10 ans ont évolué au cours du mois de septembre dans une fourchette large comprise entre 2,10% et 2,45%. Il est encore trop tôt pour anticiper un rebond significatif des rendements en Europe. En réalité, des forces contradictoires peuvent influer sur le taux du Bund et les spreads de façon rapide et forte, comme elles l’ont fait le mois dernier. On a pu observer que les préoccupations sur le secteur bancaire irlandais ont tout d’abord fragilisé les dettes les plus vulnérables de la zone en milieu de mois, provoquant un nouvel écartement des spreads. Mais les mesures radicales décidées par le gouvernement irlandais, puis les intentions d’achats de dettes grecques annoncées par la Chine ont inversé le mouvement enfin de mois, et les spreads se sont resserrés. En ce qui concerne le Bund lui-même, son rendement a d’abord été tiré à la hausse parles données économiques, avant que le thème du « quantitative easing » ne le ramène à la baisse.
De nombreux facteurs contradictoires de ce type pouvant encore se confronter ce mois-ci, les taux allemands à 10 ans devraient continuer d’osciller au mois d’octobre dans une fourchette large comprise entre 2,10% et 2,45%.