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Le café Arabica en panne provisoire de tendance !

Pourtant le café Robusta a récemment bondi de près de 20% en quelques séances, à la suite d’un squeeze technique : un acteur important du marché physique ayant acheté l’essentiel de la position ouverte de la première échéance cotée sur le marché à terme...

Depuis plus d’un an maintenant, les cours du café, coté sur le marché à terme de New York, restent desesperement sans tendance. En effet, les prix de l’échéance septembre 2010 semblent figés dans un « trading range » relativement étroit, au vu de leur forte volatilité historique, compris entre 1,2 et 1,6 dollars la livre sur les douze derniers mois.

Cette situation pourrait laisser d’autant perplexe quand on sait qu’à Londres, le café de qualité Robusta a récemment bondi de près de 20% en quelques séances, à la suite d’un squeeze technique : un acteur important du marché physique ayant acheté l’essentiel de la position ouverte de la première échéance cotée sur le marché à terme, obligeant d’autres opérateurs, et en particulier les spéculateurs, à racheter en urgence leurs positions vendeuses à découvert, déclenchant ainsi une véritable flambée des prix.

Pourtant, malgré une corrélation des prix importante entre le marché de Londres et New York, il s’agit de deux marchés bien distincts : le marché du café coté à New York correspond aux prix de la qualité Arabica, réputé pour la finesse de ses arômes. Il s’agit d’un café beaucoup plus fin et aromatique que le Robusta, nettement plus corsé, pour ne pas dire rustique et davantage destiné à un usage pour la consommation courante.

Bien qu’originaire d’Afrique de l’est (Ethiopie, Soudan, Kenya), l’arabica est aujourd’hui largement répandu dans les régions tropicales, notamment en Amérique Centrale et en Amérique du Sud. Le Brésil et la Colombie sont d’ailleurs, dans l’ordre, les deux principaux pays producteurs, représentant environ la moitié de la production mondiale. Aujourd’hui, les cours, en panne de tendance, reflètent une situation dans laquelle les intervenants sont tiraillés entre deux camps, malgré l’effet de contagion possible avec l’évolution récente des prix du Robusta coté à Londres.

D’un coté, les partisans du camp haussier mettent en avant les stocks officiels de la bourse, à leur plus bas niveau depuis 2002, comme l’ont indiqué les spécialistes de JPMorgan dans un rapport récent. Mais c’est surtout la forte demande, en provenance des principaux marchés d’importation, à savoir l’Europe, le Japon et les Etats-Unis, qui devrait soutenir les prix dans les années futures.

Le camp baissier évoque de son coté, la hausse du dollar et les perspectives de récolte abondante au Brésil, qui pèsent sur les prix, comme le précise Kona Haque, analyste matières premières au sein de la banque Australienne Macquarie à Londres.

En effet, le renchérissement récent du dollar contre le real brésilien notamment, incitent les producteurs locaux à profiter de cet effet d’aubaine pour se « hedger » en vendant à terme tout ou partie de leur production, en profitant des prix élevés du café en devise américaine.
Ces opérations de couverture sont d’autant plus nombreuses que la récolte brésilienne 2010-2011 qui va bientôt démarrer, s’annonce en augmentation de près de 20 % par rapport à l’an dernier, selon Kona Haque.

Si ces prévisions se réalisent, les partisans du camp haussier, n’auraient alors comme seul espoir que la survenance d’un événement climatique endommageant la production dans les principales régions productrices.
On se souvient en effet, que sur les 20 dernières années, seule la sécheresse de 1997 et la gelée de 1994, intervenues au Brésil, avaient permis aux cours du café Arabica de bondir aux environs de 3 dollars la livre avant de voir les prix retomber ensuite, comme un soufflet !

RF Juillet 2010

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