La récolte de blé tendre français s’élève à 36,78 Mt en 2017. La qualité est au rendez-vous cette année avec de très bons taux de protéines et des poids spécifiques satisfaisants. L’offre française retrouve ainsi de l’attractivité ce qui présage de la reconquête des marchés exports. Pourtant, les producteurs céréaliers ne profitent pas de cette embellie en raison de rendements inférieurs à la normale et de prix largement sous les coûts de production.
« La France va retrouver sa place sur la scène internationale ! Nos perspectives d’exportations de blé tendre sont bonnes, au lendemain d’une récolte 2016 où nous avions perdu notre leadership européen », se félicite Michel Portier, directeur général d’Agritel. Entre 18 et 19 Mt de blé tendre seront disponibles pour l’export selon Agritel.
Le blé français dispose cette année d’un avantage qualitatif qui est apprécié par les meuniers privés africains : 72 % des blés ont un taux de protéines supérieur à 12 % et 73 % ont un poids spécifique supérieur à 76 kg/hl. De plus, bien que le marché mondial soit largement approvisionné, l’offre internationale présente des taux de protéines relativement faibles. La France aura aussi des opportunités sur certains marchés traditionnels du blé allemand. En effet, la récolte dans le pays est décevante suite à un excès de précipitations qui a altéré la moisson en qualité comme en quantité. La production, au plus bas depuis 2012, est estimée à 24 Mt.
« Malgré cela, le contexte reste difficile pour les céréaliers français : les cours actuels sont inférieurs de 25 €/t au seuil de commercialisation moyen, estimés à 164 €/t cette année », détaille Michel Portier. Agritel explique cette chute des cours par 2 raisons principales : le renforcement de l’euro face au dollar et la récolte record en Russie. Celle-ci est estimée à plus de 80 Mt, avec des rendements en hausse de 50 % par rapport à la moyenne 2000-2015.
« Nous avons pu constater une grande hétérogénéité de la récolte française avec des régions très touchées par les chutes de rendements suite à la sécheresse printanière », explique Michel Portier. En Lorraine, une baisse de 20 % du rendement par rapport à la moyenne 2008-2015 a été enregistrée. La situation des agriculteurs reste donc préoccupante après une récolte 2016 catastrophique. Ainsi, la crise du monde céréalier continue malgré le retour de la France à l’export.