Erin Callan, directrice financière de Lehman Brothers ainsi que Joseph Gregory, COO ont été écartés par la banque en vue de calmer les investisseurs qui avaient le sentiment que le management de la banque n’avait pas été à la hauteur. Alors qu’en quatre jours, l’action avait plongé à tel point que Lehman avait perdu 4,5 milliards de dollars de capitalisation, il n’était pas évident que la mesure ait suffi à calmer les marchés.
Ces gens méritent d’être limogés avait déclaré Dick Bove, analyste chez Ladenburg, Thalmann & Co. Leurs erreurs ont coûté des milliards de dollars à leurs actionnaires ajoutait-il. Richard Fuld, le PDG en exercice depuis le plus ancien à Wall-Street avait jusqu’à il y a quelques jours refusé les interviews des médias américains. Il est vrai que les rumeurs sur le futur de Lehman s’étaient multipliées à la suite de la grosse perte (3 milliards de dollars) du second trimestre. La banque avait annoncé dans la foulée un plan qui lui avait permis de lever 6 milliards de dollars.
Erin Callan et Joseph Gregory ont rejoint la longue liste de cadres dirigeants de Wall-Street limogés depuis que les banques et les brokers ont perdu près de 300 milliards de dollars provenant notamment de la crise des subprimes. Parmi eux Charles Prince de Citigroup, Stan O’neal de Merril Lynch et Zoe Cruz de Morgan Stanley. Callan restera au sein de la division investment banking de Lehman tandis que Gregory, qui est chez Lehman depuis deux décennies, restera également au sein de la firme, à un poste indéterminé. Richard Fuld avait déclaré dans un communiqué que la décision d’écarter Gregory avait été « l’une des plus difficiles décisions que l’un d’eux ait eu à prendre ».
Herbert McDade, 48 ans, remplacera Gregory au poste de Directeur général, tandis que Ian Lowitt, 44 ans, remplacera Callan. Cette dernière, qui avait pris son poste en décembre 2007, était l’une des femmes les plus haut placées de Wall-Street. Mardi 16 juin, Richard Fuld avait affirmé que les pertes de la banque au second trimestre étaient « de sa responsabilité » et reconnu que certaines orientations stratégiques avaient été un « mauvais choix ».
