Perspectives
Les performances récentes de la classe d’actifs des infrastructures mondiales cotées ont mis en évidence deux des principaux avantages qu’elle peut offrir aux investisseurs. Tout d’abord, elle a relativement bien résisté à la baisse des actions mondiales, conformément à son histoire, qui lui permet de profiter de la hausse des marchés d’actions tout en offrant une protection en cas de baisse. Ce modèle de performance est étayé par le pouvoir de fixation des prix, la prévisibilité des flux de trésorerie et l’immunité relative aux cycles économiques de l’infrastructure mondiale cotée. Cette capacité à résister à la chute des marchés a permis à la classe d’actifs de générer des rendements supérieurs à ceux des actions mondiales au cours des 20 dernières années, avec un risque moindre, tel que mesuré par l’écart type des rendements.
Deuxièmement, les infrastructures mondiales cotées ont surperformé les actions mondiales dans un contexte d’inflation élevée. Cela s’explique par le fait que les infrastructures cotées sont des faiseurs de prix et non des preneurs de prix. Les actifs corporels de l’infrastructure fournissent des services essentiels, en utilisant des modèles économiques contractuels ou réglementés. Ces actifs démontrent systématiquement leur capacité à répercuter les effets de la hausse des coûts des intrants et de l’inflation sur l’utilisateur final. Cela peut se faire par le biais de rendements réels réglementés pour les services publics, ou par des contrats qui lient explicitement les péages ou les frais au taux d’inflation. La nature capitalistique de l’infrastructure fournit des barrières élevées à l’entrée qui ont permis aux opérateurs historiques dans d’autres secteurs, tels que les tours de téléphonie mobile et le fret ferroviaire, d’obtenir des résultats de tarification aussi solides, même sans lien explicite avec l’inflation. Notre analyse a révélé que plus de 70 % des actifs détenus par des sociétés d’infrastructure cotées en bourse disposent de moyens efficaces pour répercuter les effets de l’inflation sur les clients, au profit des actionnaires. En outre, on peut généralement s’attendre à ce que la valeur des actifs d’infrastructure augmente dans les environnements inflationnistes. Les actifs d’infrastructure existants deviennent plus attrayants à mesure que les coûts de remplacement augmentent. Ce facteur confère aux actifs d’infrastructure un attrait accru en période d’inflation élevée.
Analyse du marché
La classe d’actifs mondiale des infrastructures cotées a résisté alors que les investisseurs sont de plus en plus préoccupés par la hausse de l’inflation et les futures augmentations des taux d’intérêt. L’IPC américain a augmenté de 8,5 % en mars par rapport à l’année précédente, ce qui représente la plus forte hausse annuelle depuis décembre 1981. L’indice FTSE Global Core Infrastructure 50/50* a reculé de 2,2%, tandis que l’indice MSCI World* a terminé le mois en baisse de 7,0%.
Le secteur de l’infrastructure le plus performant a été celui des routes à péage (+7%), soutenu par la réduction du risque politique en France et des activités de fusion et d’acquisition en Italie, ainsi que par l’attrait des péages liés à l’inflation. Le secteur des infrastructures le moins performant a été celui des chemins de fer (-9 %), les opérateurs nord-américains ayant chuté en raison des craintes que le ralentissement de l’économie américaine ne pèse sur les volumes de transport.
La région la plus performante en matière d’infrastructures a été l’Australie/NZ (+5 %), qui a bénéficié des solides rendements de ses valeurs d’infrastructures routières et ferroviaires. Le Japon (+5%), traditionnellement considéré comme une valeur refuge pendant les périodes de volatilité des marchés, a également surperformé. La région la moins performante en matière d’infrastructures a été l’Amérique latine (-5 %), qui a sous-performé dans un environnement d’aversion au risque.