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Matières premières : un semestre compliqué en perspective

Le premier semestre a été marqué par une forte correction de l’ensemble des matières premières. Nous pensons que ce mouvement n’est pas achevé et que la remontée, certes lente, des taux américains devrait venir accentuer ce phénomène...

Depuis le début de l’année, les prix des principales matières premières sont en net repli. Ainsi, les métaux industriels sont en baisse de 15,5 %, les métaux précieux reculent de 24,7 % et le prix du baril de pétrole (Brent) s’inscrit lui en baisse de 8,7 %. Ce premier semestre se révèle donc très difficile pour la classe d’actifs des matières premières.

Prix de l’or

Depuis la fi n du mois de janvier, le prix de l’once d’or n’a cessé de diminuer pour atteindre aujourd’hui 1 289 $ par once (-22 % depuis fin 2012). À noter que ce mouvement s’est poursuivi durant tout le semestre avec une intensité variable.

Courant mars, le prix de l’once d’or a baissé de près de 200 $ en une semaine.Ce mouvement est a priori expliqué par une vente massive d’or physique via les fonds indiciels. Néanmoins, ceci ne suffit pas à expliquer la baisse du prix de l’or depuis maintenant 6 mois consécutifs.

L’explication est probablement à trouver du côté des taux d’intérêt réels américains qui ont augmenté de 116 pb sur la période. La hausse des taux d’intérêt réels est négativement corrélée au prix de l’or (cf. graphique). La remontée des taux réels désincitent les investisseurs à détenir de l’or (le rendement réel des obligations représente un coût d’opportunité à la détention d’or). Les récentes déclarations de B. Bernanke ont conduit les marchés à anticiper que les taux d’intérêt avaient atteint leur point bas.
Ainsi, nous restons pessimistes quant à une possible remontée du prix de l’or. Les banques centrales des pays émergents ne devraient pas profi ter de cette baisse pour diversifi er leurs réserves car elles anticipent également une baisse du prix de l’once d’or ce qui dégraderait leur bilan. À la fi n de l’année, nous anticipons le prix de l’once aux alentours de 1 100 $.

Le prix du baril de pétrole

Le prix du baril de Brent est en baisse de 8,7 % depuis le début de l’année. Il oscille depuis quelques mois dans une bande allant de 100 à 105 $. Cette évolution semble anormale compte tenu de la révision en baisse des perspectives de croissance. Depuis 1990, les années où la croissance mondiale est comprise entre 2,5 et 3 %, le prix du baril de pétrole tend à reculer en moyenne de -15 %. On peut donc dire que le prix du baril de pétrole résiste plutôt bien au ralentissement.

Il devrait diminuer aux alentours de 90-95 $ par baril pour être en lien avec le niveau actuel de la croissance mondiale. Toutefois, si la croissance américaine est au rendez-vous et que, par la suite, la croissance chinoise se tient, le prix du baril pourrait rester dans la fourchette de 100-105 $.

Le prix de baril résiste plutôt bien au ralentissement économique mondial

Prix du cuivre

Le prix du cuivre est en nette baisse depuis le mois de janvier (-16 %) à 6 663 $ par tonne. Le ralentissement de l’économie chinoise pèse sur les prix des métaux industriels. Comme nous l’écrivions en début d’année, les problèmes de surcapacité, avec des stocks au plus haut depuis 2004, sont autant de facteurs qui empêchent le prix des métaux industriels de remonter. Tout au plus, le restockage soutient-il les prix en les empêchant de s’effondrer, mais il ne sera pas suffisant pour les faire remonter compte tenu du faible niveau de l’activité. Ceci sera toujours vrai même si la croissance surprend à la hausse en Chine. En effet, il faudra attendre une première période de déstockage et ensuite que le taux d’utilisation du capital remonte pour que l’impact soit conséquent sur le prix. Les prix des métaux resteront donc sous pression pour les mois à venir ; le prix du cuivre devrait poursuivre sa baisse au cours du second semestre.

Conclusion

Le premier semestre a été marqué par une forte correction de l’ensemble des matières premières. Nous pensons que ce mouvement n’est pas achevé et que la remontée des taux américains pourrait même venir l’accentuer.

REMY LAMBINET Août 2013

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