Lancé en décembre 2017 à l’initiative du Pôle de compétitivité mondial Finance Innovation et parrainé par Antoine Petit, Président Directeur Général du CNRS, ce livre blanc porte une réflexion sur trois innovations majeures : intelligence artificielle, blockchain et technologies quantiques.
- L’intelligence artificielle (IA) : grâce à la multiplication des jeux de données, à la recherche algorithmique et au décuplement des puissances de calcul, l’IA est entrée dans une nouvelle ère. Les applications, tirant profit des masses de données désormais produites par l’économie, se multiplient et touchent à toute la chaîne de valeur de la finance.
- La blockchain : grâce à ses qualités de transparence et de sécurité, la blockchain va devenir un incontournable de l’industrie financière. Même si cette technologie est aujourd’hui essentiellement associée aux crypto-monnaies, elle s’applique d’ores et déjà à bien d’autres domaines.
- Les technologies quantiques : un des atouts de l’informatique quantique est de pouvoir résoudre des questions insolubles pour les ordinateurs d’aujourd’hui. Il s’agit par exemple de problèmes de nature exponentielle dont la complexité augmente avec la dimension des données à traiter. C’est pourquoi, même si elles ne sont pas au même niveau de maturité que les deux premières, le livre blanc questionne les problématiques soulevées par ces technologies.
Ces technologies représentent à terme un véritable changement de paradigme pour les métiers de la finance, leur permettant d’accélérer leur transformation numérique voire de changer d’échelle. Comment alors maximiser leur impact afin de réinventer l’industrie financière ? C’est pour répondre à cette question que le livre blanc s’est construit autour de 3 objectifs :
1. Établir un diagnostic des besoins et des opportunités de développement offerts par l’IA, la blockchain et les technologies quantiques dans le secteur de la finance ;
2. Identifier des « Domaines d’Innovation Prioritaires » (DIP) générateurs de croissance, de compétitivité et d’emplois ;
3. Faire un appel à projets auprès de l’écosystème de la filière pour mettre en œuvre ces innovations.
Des enseignements pour chaque enjeu de l’industrie financière
- Refonte totale de l’expérience client
C’est une expérience client totalement refondue que la banque et l’assurance délivreront demain à travers des services personnalisés. Traitée et analysée par l’IA, la masse gigantesque de données disponibles leur permettra de connaître parfaitement chacun de leurs clients et de leur proposer des contrats individualisés et adaptés à leurs besoins.
- Des méthodes d’organisation plus agiles et une redéfinition des métiers
En « augmentant » le conseiller ainsi débarrassé des tâches à faible valeur ajoutée, l’IA lui permettra de se concentrer pleinement sur l’écoute client et l’interaction avec l’humain. Ce changement dans les tâches du collaborateur va impliquer une évolution vers de nouvelles méthodes d’organisation plus agiles. Cela conduit déjà à une évolution des métiers et des emplois dans la finance, historiquement très segmentés. Bien sûr, de nouvelles compétences techniques seront recherchées mais ce sera aussi le cas des compétences sociales et émotionnelles (empathie, leadership, créativité, etc.), plus difficilement automatisables. De quoi réinventer complétement les domaines de la gestion des talents et de la formation.
- Emergence de nouveaux modèles d’affaires
Ces profondes transformations internes sont à mettre en regard du bouleversement des marchés de la finance et Cette nouvelle technologie, accompagnée par les crypto-actifs et les « smarts contracts », qui permet de transférer des actifs entre individus en toute sécurité, sans intermédiaire ni tiers de confiance. Le marché des mouvements financiers internationaux s’en verra totalement modifié, de même que surgiront de nouveaux modèles d’affaires et de nouveaux acteurs, sans parler du gisement que représentent les 1,7 milliard de personnes encore non bancarisées dans le monde…
- Amélioration de l’efficacité opérationnelle
L’IA pourrait améliorer le scoring et le ciblage, la gestion du risque, les activités de contrôles avec l’envoi d’alertes automatiques permettant un accompagnement plus précis des clients. D’autres domaines comme la lutte contre la fraude peuvent bénéficier des apports de l’IA.
Une démarche collective avec plus de 200 participants
« Ce livre blanc, produit par le formidable écosystème du Pôle, vise à accélérer le développement de projets innovants et de rupture entre Fintech et grands groupes financiers en prenant appui sur les technologies pour une finance humaine et durable », explique Joëlle Durieux, Directrice générale du Pôle de compétitivité mondial Finance Innovation.
Plus de 200 participants ont ainsi contribué aux sept sous-groupes de travail à travers 60 réunions de décembre 2017 à avril 2018.
La réflexion et les analyses menées par les différents groupes de travail ont été largement nourries par des exemples opérationnels (cas d’usage) issus du domaine de l’industrie financière mais aussi d’autres secteurs afin d’identifier la valeur ajoutée de leur introduction dans la finance.
Ce livre blanc a vocation à être diffusé dans l’industrie financière et les autres secteurs de l’économie pour lancer de nouveaux projets collaboratifs répondant aux DIP identifiés. Ces derniers ont une portée majeure car ils concernent :
- les fintechs, les banques et les assurances qui proposeront des solutions innovantes ;
- l’ensemble des métiers de la banque et de l’assurance ;
- les experts techniques qui souhaitent contribuer à la compétitivité de l’industrie financière.
« Diversité des inventions, rapidité de diffusion de l’innovation, bouleversement des modes de consommation, mutation de l’organisation du travail, révolution des données... les changements sociétaux induits par la révolution digitale sont multiples, profonds et durables, et leur accélération phénoménale. La banque française est au cœur et un moteur de l’innovation. En répondant aux nouveaux besoins, elle construit avec ses clients, collaborateurs et partenaires, la société de demain, avec deux mots d’ordre : l’humain et la sécurité. Le travail mené avec Finance Innovation dans ce livre blanc va ainsi nous apporter des éclairages très intéressants », commente Marie-Anne Barbat-Layani, Directrice générale de la Fédération Bancaire Française.
« Nous saluons la parution de ce livre blanc auquel nos adhérents ont participé. Il apporte de précieux enseignements pour préparer l’assurance du monde de demain. Expérience client personnalisée, services innovants, analyses prédictives, sécurisation des données : les nouvelles technologies offrent des perspectives immenses pour l’assurance, qui doit sans cesse appréhender de nouveaux risques », ajoute Bernard Spitz, président de la Fédération Française de l’Assurance.
Pour Matthieu Sénéchal, Chief Science Officer et co-fondateur de mieuxplacer.com, « Les clients sont au cœur des nouvelles opportunités offertes par ces technologies et l’IA est un formidable moyen de démocratiser l’accès aux services financiers. Mettre le client au centre du service va aussi de pair avec la nécessité de se poser les bonnes questions éthiques sur la construction de systèmes ayant un impact fort sur la vie des individus. Au travers de ce livre blanc, avec notre regard de praticien de l’IA, nous apportons des pistes de réflexion aux acteurs de l’industrie qui auront tous à un moment donné un rôle à jouer ».
« Nous nous félicitons de cette nouvelle collaboration avec Finance Innovation autour de technologies aussi centrales pour les institutions financières. Les régulateurs, comme les autres parties prenantes, n’ont pas une vue exhaustive des évolutions futures de la technologie Blockchain. Les règles sont donc immanquablement amenées à évoluer », commente Stéphane Eyraud, CEO de Chappuis Halder & Co.
« Ce livre blanc a été l’occasion de rapprocher le monde de l’économie avec le monde académique, pour faire naître des synergies dont notre pays a besoin. Il va maintenant appartenir aux laboratoires de recherche de continuer leur investigation dans les domaines analysés, mais aussi et surtout de travailler au quotidien avec les acteurs du monde de la finance », conclue Antoine Petit, Président Directeur Général du CNRS.