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2022 : un atterrissage en douceur pour la croissance et l’inflation dans un contexte de volatilité accrue

En 2022, la croissance et l’inflation devraient connaître un atterrissage en douceur accompagné d’un resserrement monétaire progressif. La tendance à la hausse des actions devrait se poursuivre, mais elle s’atténuera lorsque la croissance commencera à ralentir dans le cadre du cycle naturel. Les investisseurs doivent toutefois s’attendre à une volatilité accrue.

Après une exceptionnelle mobilisation de liquidités par les gouvernements et les banques centrales, l’économie mondiale et les marchés financiers ont connu l’un des ralentissements et des rebonds les plus spectaculaires de l’histoire, déclenchés par une pandémie mondiale. Comme dans tout cycle naturel, la croissance est actuellement en train de fléchir et devrait renouer avec son potentiel à long terme. La brusque poussée d’inflation s’avère être un mal nécessaire de ce cycle accéléré qui a dépassé les attentes non seulement de la plupart des acteurs du marché, mais aussi des banques centrales. La situation s’est vue aggravée par d’importantes frictions dans la chaîne d’approvisionnement et une hausse brutale des prix des matières premières induite par un déséquilibre entre les facteurs de l’offre et de la demande.

Le ralentissement de la croissance et la disparition progressive des difficultés d’approvisionnement devraient donner lieu à un tassement de l’inflation à moyen terme, et ses dommages collatéraux, tels que les pressions salariales, devraient pouvoir rester sous contrôle. Dans ce scénario, il n’y a pas grand-chose à craindre pour la croissance, car les consommateurs ne changeront leurs habitudes que si l’inflation devait véritablement s’aggraver. Par conséquent, les inquiétudes du marché concernant un scénario de stagflation comme celui des années 1970 ne sont pas fondées. Nous serons certes confrontés à une période d’inflation supérieure à son niveau à long terme et à un ralentissement de la croissance, mais les salaires ne sont plus indexés sur l’inflation et les banques centrales sont aujourd’hui plus indépendantes et crédibles qu’elles ne l’étaient à l’époque.

Elles joueront même un rôle clé dans l’atterrissage en douceur de l’économie par une intervention contrôlée et prudente sur les achats d’actifs et les taux d’intérêt. Elles devront en outre se livrer à un exercice d’équilibriste pour apaiser les inquiétudes du marché concernant la complaisance à l’égard de l’inflation tout en soutenant la croissance. N’oublions pas que les taux d’intérêt sont à nouveau proches de zéro, ce qui laisse aux banques centrales une marge de manœuvre très étroite en cas d’effondrement de la croissance - sans parler des gouvernements qui semblent débordés par l’expansion massive des politiques budgétaires au cours de l’année écoulée.

Sur ce point, la Réserve fédérale américaine est sans doute la banque centrale la mieux positionnée, car elle jouit d’un double mandat qui lui permet de concilier croissance (ou emploi) et inflation, ce qui n’est pas le cas des autres institutions. Il est remarquable que les banques centrales aient jusqu’à présent réussi à faire en sorte que les investisseurs anticipent non seulement le « tapering » mais aussi les hausses de taux, sans pratiquement aucun choc pour les marchés financiers et les actions en particulier. Cette situation contraste fortement avec le douloureux « taper tantrum » de 2013, qui, sans même mentionner de hausse des taux, a fait vaciller les marchés en raison de la simple possibilité d’un mouvement réel des taux.

Bien qu’un atterrissage en douceur reste possible, nous sommes confrontés à des niveaux de volatilité accrus, qui ne manqueront pas d’affecter les actifs risqués au cours de l’année prochaine, dès lors que les trajectoires d’inflation et de croissance comportent de grandes incertitudes, lesquelles mettront à l’épreuve la confiance des investisseurs. En outre, même s’il est peu probable, on ne peut exclure le risque d’une erreur de politique monétaire majeure de la part des banques centrales, si celles-ci venaient à trébucher sur la question de l’inflation.

Toutefois, les actions devraient être en mesure de passer outre ces accès de volatilité et rester sur une tendance positive, bien que moins prononcée, à la hausse. Les excellents résultats des entreprises publiés ce trimestre, qui mettent en évidence la solidité des bilans des entreprises sur les marchés développés, n’y sont naturellement pas étrangers.

Les actions américaines semblent particulièrement intéressantes à ce stade, en raison de la croissance escomptée de leurs bénéfices, de leur faible cyclicité et de leur historique de surperformance, notamment par rapport à l’Europe. Quoi qu’il en soit, les investisseurs ont intérêt à adapter le risque de leurs portefeuilles à leur tolérance au risque afin d’éviter les réactions instinctives.

Christel Rendu de Lint Novembre 2021

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