Le portefeuille diversifié en actions, obligations et sur l’immobilier a été rééquilibré suite à une déroute des marchés causée, entre autres, par un retour de la saga grecque et un effondrement du prix du pétrole. Nous avons réduit à neutre une position surpondérée sur les actions, tandis que nous avons renforcé notre position sur l’immobilier en la faisant passer de sous-pondérée à neutre. Une légère surpondération des obligations High Yield a toutefois été maintenue.
« Ceux qui espéraient profiter de quelques jours de répit au début de l’année ont été déçus », déclare Lukas Daalder, responsable des solutions d’investissements de Robeco. « Au cours des trois premiers jours de négociation, tous les principaux marchés d’actions sont passés dans le rouge, les taux obligataires ont chuté à des niveaux historiquement bas (à l’exception de ceux des États-Unis) et le prix du pétrole a plongé en dessous de 50 dollars le baril. »
Pour la troisième fois en quatre mois, un sentiment de panique règne sur les segments les plus risqués des marchés financiers et les valeurs européennes ont chuté de plus de 3,5 % en un seul jour de négociation. S’il a semblé que la Grèce et le pétrole étaient à l’origine de la vague de ventes, d’autres sujets latents étaient déjà présents depuis un certain temps. Le ralentissement de la croissance en Chine, des perspectives plus faibles de croissance économique en Europe, des actions onéreuses, la Russie et la crainte d’une déflation sont autant d’éléments qui pèsent sur le sentiment.
En route pour la partie la plus difficile du rallye du marché des actions
Une secousse plus importante
Selon Lukas Daalder, la secousse survenue en début d’année est plus importante que les vacillements observés précédemment, en raison notamment du grand nombre de facteurs impliqués. « Lors des deux vagues de ventes précédentes (en octobre et en décembre), nous avions maintenu nos positions surpondérées sur les actions et sur le High Yield », dit-il. « Nous étions alors prêts à supporter la volatilité. Nous sommes actuellement plus réticents à le faire et nous avons de ce fait décidé de réduire le profil de risque de notre portefeuille. »
D’après lui, les deux problèmes majeurs sont la Grèce et le pétrole, associés au fait que le rallye des actions de 2014 est désormais terminé et que les titres sont devenus onéreux.
« L’échec de la Grèce à désigner un nouveau président à la fin de l’année dernière implique que de nouvelles élections législatives auront lieu fin janvier. Ceci a ravivé la question d’une sortie de la Grèce de la zone euro (« Grexit ») comme étant un risque potentiel », affirme M. Daalder.
L’élément le plus important à noter est qu’il y a de grandes différences par rapport à la dernière fois que les marchés ont craint un « Grexit ». À cette époque, un « Grexit » aurait signifié la fin de la devise, puisque cela aurait eu un effet domino faisant chuter d’autres pays comme le Portugal, l’Irlande, l’Espagne et éventuellement l’Italie. Cette fois-ci, alors que le spread sur les obligations grecques a fortement augmenté au cours des derniers mois, dans l’ensemble, ceux sur les obligations portugaises, par exemple, ont diminué. On peut considérer cela comme une bonne nouvelle : la contagion n’est plus le principal moteur en ce moment. D’un autre côté, on peut aussi y voir une indication que les marchés obligataires ont fait preuve de trop de complaisance compte tenu des risques potentiels.
Il y a de grandes différences par rapport à la dernière fois que les marchés ont craint un ‘Grexit’
Le prix du pétrole divisé par deux
La plupart des acteurs du marché ont été stupéfaits de la rapidité et de la gravité de la baisse du prix du pétrole, passant de plus de 100 dollars le baril l’été dernier à un niveau inférieur à 50 dollars cette semaine.
« Il y a tout simplement plus d’offre que de demande. C’est ce qui explique sommairement l’effondrement du cours de plus 50 % au cours des six derniers mois », affirme Lukas Daalder. Pour y mettre plus de nuances, on pourrait évoquer la révolution du gaz de schiste, le retour à la normale de la production du Moyen-Orient, la faible croissance en Europe et en Chine, ainsi que la décision prise par l’OPEP (ou les Saoudiens) de ne pas réduire la production.
Le résultat reste le même : le cours a chuté et cela a ébranlé les marchés. Une baisse de prix du pétrole peut être vue comme une mauvaise nouvelle sur les marchés pour trois raisons. Premièrement, c’est en soi un signe de plus grande faiblesse de la demande mondiale. Le pétrole sert d’indicateur de la vigueur de l’économie mondiale, or il affiche une nette baisse.
La deuxième et probablement la raison la plus importante est l’incertitude quant à l’état de santé des compagnies pétrolières. L’impact le plus direct a été visible sur le marché du High Yield américain où le secteur pétrolier représente une part importante de l’indice (17 %). La troisième raison est l’effet déflationniste d’un effondrement du prix du pétrole, qui se traduit actuellement par une montée des craintes de déflation en Europe et contribue à prolonger le rallye des marchés obligataires dans le monde entier.
L’étendue de la chute du prix du pétrole a été un choc pour de nombreuses personnes
Une année marquée par un regain de volatilité
Entre-temps, Robeco a déjà annoncé dans ses perspectives pour 2015 que l’année serait caractérisée par une volatilité accrue. « Le temps où les valorisations des actions étaient bon marché est terminé et les gains obtenus seront davantage liés aux fondamentaux sous-jacents », déclare Lukas Daalder. « C’est particulièrement vrai pour les États-Unis où la Fed a mis fin à son programme d’élargissement de l’assouplissement quantitatif et où les marchés prévoient de manière générale qu’un premier relèvement de taux aura lieu plus tard dans l’année. »
La volatilité en soi n’est pas nécessairement un élément négatif, tant que la tendance générale des titres reste haussière. Étant donné que la liquidité est encore abondante et qu’il y a de moins en moins d’alternatives d’investissement offrant du rendement, nous continuons de prévoir une progression des actions. En raison de ce contexte plus volatil, nous ne sommes plus confiants quant au fait de maintenir une position surpondérée en permanence, comme cela a été notre cas en 2014.
Dans l’ensemble, nous n’avons toujours pas d’opinion négative pour les actions. Toutefois, nous pensons qu’il est prudent de modifier notre approche d’achat et de conservation qui nous a été utile en une approche d’investissement plus flexible.