Les actions américaines ont terminé l’année à un sommet historique. Rassurés par le reflux régulier des chiffres de l’inflation, les investisseurs espèrent désormais une baisse des taux directeurs aux États-Unis dès 2024. Le président de la Fed, Jerome Powell, a confirmé ces attentes en infléchissant nettement le discours de la Réserve fédérale, ce qui a provoqué une forte hausse des marchés obligataires et boursiers.
Surperformance des petites capitalisations et des valeurs cycliques
Le dernier mois de l’année a été dominé par l’appétit pour le risque. Ce sont essentiellement les petites capitalisations et les secteurs plus cycliques et sensibles aux taux d’intérêt qui ont alimenté le rally. L’immobilier a affiché la meilleure performance en décembre, suivi par l’industrie, les matériaux, les services financiers et la consommation discrétionnaire. Les secteurs plus défensifs, tels que la consommation courante et les services aux collectivités, ont en revanche sous-performé le marché. Le seul secteur ayant enregistré une performance négative au dernier trimestre est celui de l’énergie.
L’année 2023 a donc été excellente année pour les actions américaines, mais avec une grande dispersion des performances. Les secteurs de la consommation discrétionnaire, des services de communication et surtout des technologies de l’information ont engrangé des gains impressionnants. Cela tient en grande partie à l’envolée des « 7 Magnifiques » [1], qui ont représenté plus des deux tiers de la performance du S&P.
Nous attendons 2024 avec impatience
En ce mois de janvier, il n’est guère surprenant d’observer des prises de bénéfices après le vigoureux rally de fin d’année. Mais les fondamentaux des actions américaines n’ont pas changé et restent globalement favorables :
- L’économie américaine se dirige vers un atterrissage en douceur ;
- Le reflux de l’inflation se confirme ;
- Les taux d’intérêt se sont stabilisés après la baisse significative de la fin 2023 ;
- La Réserve fédérale devrait abaisser ses taux directeurs dès cette année.
Le seul risque concerne l’optimisme des anticipations de croissance des bénéfices (11 % cette année selon le consensus des analystes), sachant que le ratio cours/bénéfice attendu s’établit à 20, un niveau élevé sans être excessif. La prochaine saison des résultats, déterminante, devrait offrir une vision plus claire de l’orientation future des marchés boursiers.
Aucun changement structurel
Nous n’avons apporté aucun changement structurel à notre allocation sectorielle. Une note positive demeure justifiée pour le secteur défensif de la santé – soutenu par une excellente visibilité, des valorisations attrayantes et l’augmentation de l’activité de fusions et acquisitions –, en particulier dans un contexte de ralentissement de la croissance économique. Nous confirmons en outre notre position positive sur la technologie. Ce secteur bénéficie de la stabilisation des taux d’intérêt, de la perspective d’une baisse des taux de la Fed et du soutien de l’intelligence artificielle. À l’approche de la saison des résultats, la sélectivité reste néanmoins de mise.