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Actions ou high yield ? Les choses se précisent…

Dans la première phase de reprise tendancielle des actifs risqués aux États-Unis, les actions et les obligations à haut rendement ont évolué de manière très proche. En revanche, depuis le milieu de l’année 2012, les actions ont accéléré plus rapidement, laissant le crédit à une distance raisonnable.

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Cela est moins perceptible sur le graphique, mais, sur les dernières semaines de séances, actions et high yield ont même évolué à l’opposé, puisque le S&P 500 continuait de monter tandis que l’indice Citigroup de high yield américain enregistrait quelques sessions de recul.

Deux facteurs d’explication peuvent être envisagés. Le premier se situe probablement du côté de la valorisation. D’une part, le rendement du dividende des actions présente une rémunération régulièrement plus attractive que les taux d’Etats 5 ans aux US, en témoigne l’évolution en hausse constante de ce spread.

A l’inverse, le même écart pour les obligations privées se trouve être en réduction continue, même s’il est positif, ce qui est la définition même du high yield. En outre, nous observons que le niveau de 3% de spread est souvent celui sur lequel cette valeur a rebondi historiquement et semble constituer un plancher difficile à enfoncer. Enfin, une remontée des taux obligataires, s’appliquerait de manière proportionnelle sur les deux spreads, mais aurait un effet mathématique négatif et certain, alors qu’il serait incertain sur les actions.

La deuxième explication est probablement à chercher du côté de la valeur intrinsèque des entreprises.

De ce point de vue, le taux de défaut implicite du high yield issu du rendement instantané de cette classe d’actif protège contre une remontée des taux réels de défaut.

Ces derniers sont certes au plus bas, mais nous constatons que l’écart entre implicite et réalisé s’est maintenu et que le marché n’a pas profité du peu de faillite des entreprises US pour écraser plus que proportionnellement le rendement des obligations privées.

Cependant, un autre élément pose problème dans les fondamentaux des entreprises avec une remontée significative de l’endettement. En effet, même si la dette avait marqué une pause dans la crise de 2007-2008, son rythme de croissance est largement reparti de l’avant depuis, et particulièrement dans les dernières années.

Ce releverage des bilans pourrait inquiéter les marchés à un moment où l’on reparle de hausse des taux aux USA et où l’écart contre les obligations d’Etats vient de toucher un niveau historiquement bas comme nous l’avons vu.

Naturellement, il est encore trop tôt pour tirer des conclusions sur la divergence des deux marchés mais il faudra surveiller d’assez près le high yield qui demeure moins liquide que les marchés actions.

Dans une correction, les investisseurs pourraient se sentir pris au piège et accélérer la baisse en souhaitant se dégager à tout prix.

Franck Nicolas Juillet 2014

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