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Allocation : vers un découplage de l’économie ?

Les actions américaines sont à leur plus haut historique. Depuis le point bas de mars 2009, l’accélération a été fulgurante puisque l’indice S&P 500 a gagné 25 % par an (dividendes réinvestis). Toutefois, tous les actifs risqués n’ont pas suivis de la même manière. Les devises émergentes stagnent depuis fin 2010, les matières premières depuis mi-2011 et le crédit depuis l’automne dernier...

L’hétérogénéité des positions des investisseurs et des primes de risques entreles classes d’actifs, expliquent en grande partie ces différences de parcours.

Nous sommes dans un monde idiosyncratique, sans réelle dynamique globale, mais où les risques locaux et les facteurs value déterminent la performance relative entre les classes d’actifs. Nous sortons donc peu à peu d’une logique où les marchés financiers achetaient (risk-on) ou vendaient (risk-off) tous les actifs risqués à l’unisson.
De plus, l’appétit pour le risque est en phase de décélération. Le momentum économique semble en effet avoir ralenti, d’où une phase de consolidation vers les actifs les plus risqués.
Ceci, ne remet pas en cause notre scénario modérément optimiste à moyen terme, mais cette phase plus molle justifie davantage de prudence à court terme, notamment sur des actifs sensibles au momentum économique tels que les matières premières ou encore certains marchés émergents.

Taux

Les marchés de taux n’ont pas surréagi à la crise Chypriote. Le plan de renflouement financier prévoit un vaste programme de privatisations et d’austérité pour un retour à l’excédent budgétaire en 2016 selon les termes de l’accord conclu avec la Troïka. Le programme de privatisations touchera notamment les télécoms, l’autorité portuaire et l’électricité, et devrait rapporter au moins 1,4 milliard d’euros sur la période 2013-2016. Les retraites du secteur public seront gelées et l’âge du départ à la retraite retardé de deux ans.
Il semble donc que la situation soit sous contrôle même si des rebondissements peuvent encore avoir lieu. Par conséquent, les primes de risque sur des États d’Europe du sud, ou sur des zones dont le secteur bancaire est “hypertrophié”, restent contenues.

Actions

Une baisse de l’appétit pour le risque devrait se traduire par une surperformance du marché US par rapport aux marchés Européens : Natixis Asset Management accroît donc la sous pondération de l’Europe dans son allocation.
En témoigne, la dynamique des ventes de voitures en Allemagne (-17 %) versus des chiffres en hausse aux États-Unis, ce qui vient renforcer l’idée d’un différentiel marqué entre les deux zones en termes de consommation. Le Japon reste surpondéré et couvert en risque de change en raison de la dépréciation possible du yen. Notre objectif est de tirer pleinement parti de l’optimisme sur l’économie japonaise et des divergences de compétitivité en Asie.

Devises

Les principales nouvelles viennent de la Banque du Japon qui se lance dans une politique monétaire ultra-accommodante. La Banque du Japon peut désormais acheter davantage d’obligations longues pour les 2 prochaines années que la totalité des émissions existantes aujourd’hui. Elle a annoncé un qualitative and quantitative monetary easing, ce qui lui laisse une grande latitude pour éventuellement augmenter encore son QE à l’avenir. Le yen est donc probablement amené à se déprécier encore davantage, ce qui devrait conforter les gains de parts de marché du Japon dans le commerce mondial.

Matières premières

Du fait de conditions macro toujours hésitantes, la progression de la demande de matières premières risque de rester trop limitée pour réellement entraîner une hausse générale de leur prix ; d’où la nécessité de considérer séparément les dynamiques propre à chaque produit. Pour beaucoup de matières premières, les prix sont en effet aujourd’hui historiquement élevés (pétrole, minerai de fer, cuivre, or). La réponse logique de l’offre en investissements de capacité pourrait de nouveau venir peser sur le prix de ces matières premières.

Franck Nicolas Avril 2013

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