Si l’on intègre les ETF, l’industrie dans son ensemble aura collecté plus de 30 milliards €.
Cette année de transition cache en fait de fortes disparités et sera à marquer d’une pierre blanche et ceci pour plusieurs raisons :
1. La hiérarchie européenne des plus grands gérants s’en trouve bouleversée après une année 2010 particulièrement difficile pour les marchés : 3 gérants arrivent en force (Franklin Templeton, Pimco, Carmignac) et 3 gérants souffrent (JPMorgan, BNP Paribas et Natixis).
2. Une année où le « mix produit » s’améliore avec la décollecte des fonds monétaires peu chargés et une collecte forte sur les actifs risqués plus rémunérateurs pour les gérants (actions internationales, dette émergente, obligations high yield...).
3. Un mouvement de réallocation fort de la part des investisseurs individuels et institutionnels en faveur des marchés émergents au détriment de la zone Euro/Europe.
4. Une montée en puissance forte des ETF (free beta) et des gestions thématiques d’allocation (high alpha) au détriment des gestions benchmarkées à faible tracking-error.
5. La montée en puissance des gérants indépendants spécialisés (Franklin Templeton, Schroder, Fidelity, Vanguard, Carmignac, Comgest...) qui réussissent le tour de force de collecter sur toutes les classes d’actifs, sur les actions mais aussi sur les obligations, les fonds diversifiés et même les fonds monétaires parfois !
6. La forte baisse des grands réseaux généralistes dans le classement général qui perdent des places mais qui surtout décollectent sur toutes les classes d’actifs et pas seulement sur le Monétaire !
7. Une mutation de plus en plus nette de l’industrie vers un véritable marché européen de la gestion avec une montée en puissance des sociétés de gestion anglo-saxones (Franklin Templeton, Pimco, BlackRock, BNY Mellon...) disposant d’une gamme adaptée au niveau européen (fonds luxembourgeois ou irlandais) au détriment des bancassureurs utilisant souvent des fonds domestiques (de droit français, italien, espagnol...).
8. L’identification d’un risque pour l’industrie de la gestion française en particulier qui reste très exposée aux fonds monétaires qui subissent les réallocations des investisseurs vers des actifs plus risqués, vers des gestions plus thématiques et plus flexibles et vers des gammes de fonds européens.