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COP28 : s’attendre à être déçus pour ne pas l’être

Nous approchons de la fin d’une année qui devrait être la plus chaude jamais enregistrée, et qui a compté le tout premier jour où la température moyenne à la surface du globe a dépassé de 2 °C les niveaux préindustriels, un seuil crucial. Dans tous les cas, les attentes auraient été faibles avant la 28e Conférence des Nations unies sur le changement climatique...

Nous approchons de la fin d’une année qui devrait être la plus chaude jamais enregistrée, et qui a compté le tout premier jour où la température moyenne à la surface du globe a dépassé de 2 °C les niveaux préindustriels, un seuil crucial. Dans tous les cas, les attentes auraient été faibles avant la 28e Conférence des Nations unies sur le changement climatique des parties à l’Accord de Paris (COP28), même si elle ne se tenait pas aux Émirats arabes unis, au cœur du pays des combustibles fossiles.

Le rassemblement de cette année se distingue comme étant le premier des "bilans mondiaux" quinquennaux prévus dans le cadre de l’Accord de Paris. Nous pensons qu’il est logique de l’aborder avec une vision sobre des échecs passés et des défis futurs, mais aussi de reconnaître les progrès accomplis, le cas échéant.

Reconnaître les défis

En mars 2023, le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) a estimé que les émissions anthropiques de carbone devaient diminuer de 45 % d’ici à 2030 par rapport à leur niveau de 2010 pour maintenir le changement climatique mondial en dessous de 1,5 °C [1]. Certains groupes influents, comme le NGFS (Network for Greening the Financial System) des banques centrales et des autorités de surveillance, ont déjà indiqué que le scénario de 1,5 °C semblait moins probable "étant donné la probabilité réduite du succès d’une transition non coordonnée" [2].

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) estime aujourd’hui que les solutions en matière d’énergie propre bénéficient d’une dynamique suffisante et qu’un pic de consommation de combustibles fossiles devrait être atteint au cours de cette décennie. Cependant, elle note également que la demande est encore supérieure de plus de 30 % à ce qu’elle devrait être en 2030 pour être en ligne avec son scénario Net Zero [3].

Réduire de moitié cette consommation en sept ans semble être une tâche ardue, d’autant plus que de nombreux secteurs essentiels au remplacement des combustibles fossiles sont confrontés à de véritables défis. Par exemple, les coûts des matériaux et des intérêts ont augmenté pour les fabricants d’éoliennes offshore. Les réseaux électriques non modernisés apparaissent comme des facteurs limitants importants, tout comme la lenteur des progrès dans le développement de carburants durables pour l’aviation et en ce qui concerne les solutions de remplacement des batteries lithium-ion.

L’aspect politique du changement climatique

Il ne s’agit là que de la science et de la technologie. Si l’on y ajoute l’aspect politique, les perspectives sont encore plus sombres.

L’inflation mondiale, la crise du coût de la vie qui en découle et le niveau élevé de la dette publique ont propulsé le changement climatique au cœur de la vie politique et en ont fait un sujet de discorde.

Par exemple, les partis d’extrême droite européens ajoutent la résistance aux mesures de lutte contre le changement climatique à leur liste habituelle de positions politiques pour améliorer leurs positions dans les sondages et augmenter leur nombre de votes. Les sondages suggèrent que de nombreux électeurs qui soutiennent les mesures Net Zéro de façon abstraite abandonnent cette idée lorsqu’il faut prendre en considération les coûts personnels supplémentaires que cela pourrait engendrer. La Commission européenne avait prévu de présenter des objectifs de réduction des émissions plus ambitieux lors de la COP28, mais elle y a renoncé face à l’opposition de certains États membres, dont la Pologne, la Hongrie et l’Italie.

On ne s’attend donc guère à ce que les contributions déterminées au niveau national (CDN) s’améliorent. Les responsables politiques peuvent temporairement faire l’impasse étant donné que les mises à jour des CDN ne sont pas encouragées par le bilan mondial (qui n’évalue pas les progrès de chaque pays mais l’effet global des mesures prises jusqu’à présent), et que la date limite pour soumettre la prochaine série de CDN est fixée à 2025. Nous pensons que cela réduit la probabilité d’un accord sur l’élimination progressive des combustibles fossiles. […]

L’article se concentre également sur les points suivants :

  • La menace du protectionnisme
  • Le financement de la transition juste
  • Les signes de progrès à surveiller pour la suite

Sarah Peasy Novembre 2023

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