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Changement climatique : quels enjeux pour les actions ?

Près de 80% des émissions de gaz à effet de serre se concentrent dans trois principaux secteurs, qui constituent en moyenne 20% des principaux indices actions. Se débarrasser du risque en éliminant ces 3 secteurs des portefeuilles serait peu satisfaisant pour un investisseur responsable...

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La réalité du changement climatique n’est malheureusement plus à prouver. Les investisseurs se posent ainsi la question des implications de ce phénomène sur la valeur de leurs investissements.

Près de 80% des émissions de gaz à effet de serre se concentrent dans trois principaux secteurs, qui constituent en moyenne 20% des principaux indices actions. Se débarrasser du risque en éliminant ces 3 secteurs des portefeuilles serait peu satisfaisant pour un investisseur responsable qui privilégie le dialogue avec les entreprises et l’accompagnement dans le temps. Ce serait également nier le fait que ces secteurs et les produits qu’ils proposent sont voués à faire partie de nos économies pour de nombreuses années encore. Ce serait enfin ignorer la complexité des risques financiers liés aux émissions passées, présentes et futures (litiges, régulations, licence à opérer et obsolescence de certains modèles).

Si la COP21 tenue à Paris fin 2015 semble avoir fait écho dans les réflexions de l’industrie financière, la mesure et la réduction de l’empreinte carbone apparait aujourd’hui être la solution prédominante choisie par les investisseurs. Bien qu’elle est une première étape dans la compréhension des enjeux et des risques inhérents à la transition, elle témoigne de la performance des entreprises à un point (passé) dans le temps sur un périmètre aujourd’hui souvent cantonné aux émissions directes (scope 1) et aux émissions indirectes liées à l’énergie achetée (scope 2), faute de données fiables sur l’ensemble de la chaine de valeur d’une entreprise.

Elle occulte néanmoins d’autres points clé dans cette transition vers une économie plus sobre en carbone, à savoir quelles sont les entreprises qui sont bien positionnées pour réduire les impacts de l’homme sur la couche d’ozone et qui offrent des produits et services permettant de s’inscrire dans un scénario de limitation du réchauffement climatique à 2°C. Car ce sont surement celles qui seront les plus résilientes face aux risques évoqués précédemment et par conséquent celles qui constitueront nos économies de demain.

Quelles solutions à mettre en œuvre ?

Fort de ce constat et convaincu qu’il est possible d’intégrer de matière plus fine la notion d’impact des investissements sur l’environnement, AllianzGI a mené une réflexion pendant plus d’un an, sous l’impulsion de l’IRCANTEC, référence institutionnelle en matière d’investissement socialement responsable (ISR) et de financement de la transition écologique et énergétique (TEE).
Ceci, afin de penser une solution d’investissement en actions pour accompagner la transition écologique et énergétique vers une économie moins carbonée, aujourd’hui plus que jamais nécessaire.

C’est ainsi qu’AllianzGI, dans la continuité de son expertise ISR, a conçu une approche « transition climat » qui se veut plus dynamique et évolutive. Elle se décline en deux axes : maitriser l’exposition aux risques induits par le changement climatique et bénéficier des opportunités liées à la transition.

Aucun secteur n’est à priori exclu, car ce sont avant tout les secteurs les plus intenses en carbone qui doivent être encouragés à se repenser. Mais certaines pratiques, jugées trop risquées ou fondamentalement incompatibles avec la transition bas carbone, sont écartées de l’univers d’investissement.

C’est par exemple le cas des entreprises dérivant plus de 30% de production d’énergie du charbon, faisant ainsi écho aux engagement pris par notre maison mère, Allianz SE.

Des opportunités offertes par la transition à une économie bas carbone ?

Elles sont nombreuses et c’est le pilier le plus important de la stratégie ; en effet, on parle ici d’impact des investissements. Selon l’agence internationale de l’énergie, entre 700 et 1000 milliards d’investissement en énergie et technologies propres seront nécessaire chaque année jusqu’en 2050 si l’on veut limiter le changement climatique à 2°. L’enjeu est donc colossal, mais c’est autant d’opportunités pour les investisseurs qui souhaitent accompagner la transition vers une économie bas carbone.

La sélection active de titres est par conséquent au cœur du processus d’investissement. Au-delà des caractéristiques fondamentales, et financières traditionnelles, AllianzGI analyse trois dimensions afin d’identifier les modèles les plus prometteurs et les plus résilients dans la transition à une économie compatible avec l’objectif des 2°C.

  1. La performance climat afin d’identifier les entreprises les mieux positionnées compte tenu des contraintes et enjeux de leur secteur. Nous utilisons des indicateurs spécifiques ; par exemple, l’intensité carbone par GWH d’énergie produite pour les énergéticiens, favorisant ainsi les mix énergétiques les plus propres, qualifiés de « best performers ».
  2. Les dynamiques de progrès afin de privilégier les « best efforts », sociétés qui font preuve de dynamique positive, par exemple qui réduisent le plus rapidement leurs émissions. Ce sont celles qui s’adaptent afin d’aligner leur stratégie avec le scenario 2°, qui seront les plus résilientes.
  3. Enfin une dimension best solutions, où nous privilégions les sociétés qui, indépendamment des émissions carbone liées à leurs opérations, offrent des solutions permettant à leurs clients, professionnels ou particuliers, de réduire leurs émissions.

Cette approche est aujourd’hui mise en œuvre dans un portefeuille actions « expérimental » dédié à l’Ircantec et est également disponible à travers un fonds ouvert aux investisseurs tiers : Allianz Europe Equity Climate Transition, dernier né de la gamme actions européennes SRI Conviction.

En tant qu’investisseur actif offrant une gestion de conviction et de long-terme, nous pensons qu’une prise en compte de ses enjeux en amont peut être source de valeur. Au même titre que l’ISR il y a 15 ans, la discipline est relativement nouvelle et ne manquera pas d’être enrichie et affinée pour intégrer au mieux un environnement économique en transformation.

Les besoins en financement pour contenir le réchauffement climatique sont tels que toutes les classes d’actifs sont à considérer pour proposer des solutions pragmatiques et innovantes. L’équipe de gestion obligataire a ainsi lancé le fonds Allianz Green Bond et l’équipe infrastructure une stratégie dédié aux énergies renouvelables.

Anne-Claire Abadie Juin 2016

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