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Des soupçons de fraude dès 1999 contre Bernard Madoff

En 1999, un courtier concurrent avait alerté la Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme financier américain sur des soupçons de fraudes...

Les résultats des fonds gérés par Bernard Madoff suscitaient des doutes depuis plusieurs années. En 1999, un courtier d’une entreprise concurrente, Harry Markopolos, a envoyé une lettre à la Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme financier américain. Il qualifiait ces fonds de « plus grand montage Ponzi du monde », selon des documents obtenus par le Wall Street Journal.

Les conseillers en placement de capitaux, Aksia LLC, s’en étaient également aperçus. Ils avaient mis en garde leurs clients contre Bernard Madoff.

La SEC aurait dû s’alarmer de constater que les comptes de Madoff Securities étaient audités par un petit cabinet inconnu de Floride, Friehling & Horowitz, n’employant que trois personnes, dont une secrétaire.

Autre fait troublant : Madoff ne se faisait pas rémunérer comme un gérant traditionnel, en fonction du rendement. Il ne percevait que des commissions. En procédant ainsi, il n’avait guère de détails à donner sur sa stratégie.

Encore plus étrange : il concentrait dans sa firme opaque les fonctions de conservation de titres, de compensation et d’exécution d’ordres.

D’ordinaire, les sociétés de gestion de l’envergure de celle de Madoff outsource auprès d’institutions spécialisées ce type de missions.

En fait, la concentration de ces tâches permettait à Madoff de cacher ses activités et lui permettait de mieux inventer ses performances.

Une division de la SEC avait ouvert une enquête en 2007, mais elle n’a pas débouché sur des mises en accusation. La SEC a rouvert l’enquête jeudi dernier, mais l’objet de l’enquête de 2007 reste flou, tout comme les raisons de sa fermeture.

Plusieurs médias ont aussi soulevé des doutes au fil des ans. Des articles auxquels M. Madoff répondait en affirmant que ses résultats étaient vérifiés et que ses opérations étaient trop compliquées pour les non-initiés.

En 2001, une ancienne journaliste du magazine économique Barron’s, Erin Arvedlund, écrivait un article au sujet de Madoff intitulé "Ne jamais poser de questions, ne jamais rien dire".

Elle s’y demandait "pourquoi Madoff avait renoncé à des centaines de millions de dollars d’honoraires", car sa société ne faisait pas payer les frais classiques des fonds d’investissements alternatifs (2% de la somme investie et jusqu’à 20% de tout profit engrangé). Pourquoi, se demandait-elle déjà, fait-il pression sur les investisseurs pour ne jamais révéler qu’ils ont de l’argent chez lui ? Comment se faisait-il que "personne ne comprend comment il gagne de l’argent ?".

La même année, Michael Ocrant, de la revue spécialisée MAR/Hedge, se demandait comment les investissements de M. Madoff pouvaient assurer "une telle régularité et un tel manque de volatilité" !

Next Finance Décembre 2008

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