Contrairement à la plupart des ouvrages traitant du sujet, habituellement jonchés de théories et de vocabulaire réservés aux initiés, « Economie et marchés financiers » permet à chacun de comprendre les mécanismes de la crise financière récente et d’en exposer les probables conséquences. L’auteur présente un excellent exercice de vulgarisation construit autour d’explications autant dans le domaine de la psychologie, de la sociologie que de l’histoire économique.

Les différents thèmes exposés se complètent dans un tableau dressant une situation précise de l’économie mondiale tout en se concentrant sur les aspects principaux. De la dynamique de l’offre et de la demande sur les matières premières, aux stratégies monétaires des banques centrales en passant par les pressions sociales et environnementales mais encore des intérêts politiques, et de l’évolution démographique, toutes les forces se combinant dans nos sociétés capitalistes sont explicitées pour permettre au lecteur de comprendre les enjeux majeurs qui se sont déroulés et qui se manifesteront dans les mois à venir.

Construit avec un souci de pédagogie, ce livre débute par les causes de la crise en expliquant le rôle pervers de l’aléa moral matérialisé par l’asymétrie entre les risques pris par les intervenants et leurs gains espérés. L’auteur nous explique ensuite l’évolution du partage entre salaires et profits dans les pays occidentaux où est mise en lumière la croissance de la consommation par le crédit ; en allant jusqu’au fonctionnement très particulier des crédits attribués aux ménages les plus fragiles : les subprimes. La recherche dans la compréhension se poursuit avec la politique monétaire américaine qui incite les agents à abuser du levier et ainsi augmenter les niveaux de dette à l’échelle des banques et autres établissements financiers.

La lecture se retrouve alors portée sur les conséquences aussi bien économiques que sociales de ces pratiques. Ainsi nous comprenons les attitudes protectionnistes et étatiques plus fortes. Thierry Béchu nous fait prendre encore un peu d’altitude en analysant les perspectives monétaires, démographiques et environnementales de nos sociétés et en mettant en valeur certains signes de déclin de la superpuissance américaine face à l’émergence de la Chine. L’accent est par ailleurs mis sur la cyclicité dans laquelle s’inscrivent ces phénomènes. L’importance de ces cycles est d’autant plus forte qu’ils ne sont pas conjoncturels mais séculaires.

La dernière partie vient conclure la thèse développée en proposant les scénarii probables qui en découleront sur les différents marchés financiers : matières premières, devises, actions, immobilier.