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En quête de compétitivité, Pékin dévalue le Yuan

La Banque populaire de Chine (PBoC) a surpris les marchés en abaissant le taux de change dollar américain/yuan à 6,2298, soit une dévaluation effective de 1,9 %. Plutôt que de laisser son taux de change évoluer librement, la PBoC fixe le taux de change chaque jour et l’autorise à fluctuer de part et d’autre d’une fourchette quotidienne de 2 % face au billet vert...

Que s’est-il passé en Chine ?

La Banque populaire de Chine (PBoC) a surpris les marchés en abaissant le taux de change dollar américain/yuan à 6,2298, soit une dévaluation effective de 1,9 %.

Plutôt que de laisser son taux de change évoluer librement, la PBoC fixe le taux de change chaque jour et l’autorise à fluctuer de part et d’autre d’une fourchette quotidienne de 2 % face au billet vert. Cet ajustement offre à la Banque centrale un important moyen d’action afin de gérer le taux de change et, ce faisant, l’économie du pays.

Quelles sont les motivations des autorités chinoises ? Quelles ont été les conséquences et la réaction des marchés (dépréciation des devises asiatiques, aplatissement de la courbe des taux américaine...) ? L’analyse de Legg Mason sur cette dévaluation du Yuan...

Quelles sont les motivations des autorités chinoises ?

  • Stimuler la croissance : après des années de croissance vigoureuse, la Chine se trouve confrontée à un ralentissement de son économie. Une devise moins chère est susceptible d’offrir un coup de pouce aux exportations du pays qui ont chuté de 8,3 % en juillet en année glissante. Ces dernières sont principalement affectées par la diminution des expéditions vers la Russie et le Brésil qui souffrent de la baisse du prix du pétrole. Le yuan n’a cessé de s’apprécier depuis le début de l’année 2014 ; aussi, la décision d’aujourd’hui vise à regagner en compétitivité.
  • Acquérir un statut international : le Fonds monétaire international (FMI) a déclaré qu’une plus grande flexibilité du taux de change était la condition préalable à l’intégration du yuan dans ses devises de réserve ». La Chine désire que le yuan acquière un statut international, à l’instar du dollar américain, de l’euro ou du yen.

Quelles ont été les conséquences sur les marchés ?

  • Les obligations ont progressé et les rendements ont baissé dans la mesure où ces nouvelles initiatives d’assouplissement monétaire tendent à confirmer la thèse d’une croissance mondiale toujours à la peine. La Chine est la seconde puissance économique de la planète. Le rendement de l’emprunt d’État américain de référence a plongé de 9,5 points de base (pb) à 2,13 %.
  • Les devises asiatiques ont reculé, la baisse du yuan étant susceptible d’inciter d’autres pays à procéder à des dévaluations compétitives. Un yuan moins fort renchérit automatiquement les exportations des autres pays asiatiques.
  • Les prix du pétrole et des autres matières premières se sont repliés parce qu’une dévaluation est perçue comme étant révélatrice de la fragilité des fondamentaux de la Chine, un pays qui a été l’un des plus gros consommateurs de matières premières et de produits de base au cours des dix dernières années.
  • Les pays émergents exportateurs d’énergie et de matières premières, tels que le Brésil, la Russie et le Chili, ont concédé du terrain en raison de l’accès de faiblesse apparent de la Chine, l’un de leurs principaux clients.

La réaction des marchés : dépréciation des devises asiatiques, aplatissement de la courbe des taux américaine

La Banque populaire de Chine a procédé à une dévaluation de 2 %, alors même qu’elle n’en était en rien contrainte par les marchés. De plus, le yuan chinois s’est avéré être l’une des devises asiatiques les plus vigoureuses en termes de taux de change effectif réel. Il s’est en effet apprécié de 18 % depuis le début de l’année 2014. Selon nous, une certaine baisse se justifie et ne laisse pas entrevoir une dévaluation incontrôlée.
Desmond Soon, Head of Investment Management Asia (exJapan), Western Asset Management

Next Finance Août 2015

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