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Forcée d’agir

Selon Tim Stevenson, gérant du fonds Henderson Horizon Pan European Equity , le principal risque consiste en une croissance qui devrait rester faible en raison de l’évolution démographique et de la prudence générale. Ces mesures devraient permettre d’accroître les recettes fiscales mais cette hausse ne sera pas suffisante...

Sans grande surprise, la Banque Centrale Européenne (BCE) est passée à l’action lors de ce jeudi. Cette dernière a abaissé les taux, comme l’avait prévu le consensus de marché, mais a également dévoilé d’autres mesures.

La BCE avait déjà fait part de ses inquiétudes face à la croissance anémique de la zone Euro. Le niveau élevé de l’Euro, ayant entravé les exportations, ainsi que des taux d’inflation bas, renforçant les inquiétudes déflationnistes, n’ont rien fait pour soulager ces craintes.

Cette dernière vient donc d’annoncer un ensemble de mesures crédibles qui devraient stimuler la croissance de la zone Euro. L’abaissement du taux de refinancement de 10 points de base à 0.15% devrait avoir un impact relativement négligeable.

En revanche, l’abaissement du taux de dépôt à -0.10% est plus convaincant et devrait encourager les banques à accorder davantage de prêts. Les opérations ciblées de refinancement à long terme (TLTRO) sont les mesures les plus intéressantes. Elles visent l’économie réelle, c’est à dire les entreprises plutôt que les ménages ou les gouvernements.

Les liquidités bénéficieront également de la de la reprise du programme SMP qui devrait permettre d’injecter environ 165 milliards d’Euros dans le système. Parmi les autres mesures annoncées, nous comptons l’extension du fixed rate full allotment regime et l’achat ferme de titres de créances adossées (ABS).

Il s’agit donc là d’un ensemble de mesures favorables aux entreprises. Cependant, l’abaissement des taux risque de ne pas être très bien perçu par les ménages allemands qui ont tendance à épargner des sommes importantes. Néanmoins, un Euro plus faible - ce dernier ayant récemment enregistré une baisse de son cours dans l’attente des annonces de la BCE - devrait être favorable aux exportateurs allemands. Ces derniers devraient également être quelque peu rassurés par les déclarations du Président de la BCE, Mario Draghi, qui souligne la nécessité à poursuivre des réformes structurelles. Les progrès sont en effet très irréguliers à ce niveau et il reste encore beaucoup de travail à faire. Les politiques monétaires ne peuvent pas être les seuls piliers de la croissance économique.

Selon moi, le principal risque consiste en une croissance qui devrait rester faible en raison de l’évolution démographique et de la prudence générale. Ces mesures devraient permettre d’accroître les recettes fiscales mais cette hausse ne sera pas suffisante pour couvrir le remboursement des prêts en cours. Cependant, le coût de financement de la dette est désormais beaucoup plus faible dans tous les pays et l’abaissement des taux devrait permettre de maintenir les rendements des obligations et les coûts de financement à de faibles niveaux.

Les mesures annoncées par le BCE sont positives mais comme le dit le proverbe : « On ne saurait faire boire un âne qui n’a pas soif ». Il faudra voir si ces mesures de stimulation mis à disposition par la BCE permettront d’encourager les prêts et de soutenir la reprise au sein de la zone Euro.

Il est toutefois évident que le Président de la BCE, Mario Draghi, est prêt, si nécessaire, à aller plus loin. Ce dernier déclarant que leur travail ne serait pas terminé si la zone Euro ne répondait pas positivement à cet ensemble de mesures.

Tim Stevenson Juin 2014

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