Le mois de mars a été marqué par une grande volatilité des marchés financiers, qui a atteint son paroxysme à la suite du tremblement de terre au Japon, le 11 mars. Durant cette période, le rendement du 10 ans américain a fluctué entre 3,17% et 3,56%. Le rendement à 10 ans du Bund allemand a évolué entre 3,09% et 3,35%.
Le tremblement de terre dans la région du Tohoku, suivi par un tsunami dévastateur et la crise nucléaire à la centrale de Fukushima ont provoqué une importante correction sur les marchés financiers. L’envolée du yen à un nouveau record historique face au dollar a même forcé une intervention coordonnée des pays membres du G7. Mais une fois la nouvelle digérée, et bien que la crise soit encore loin d’être résolue, les marchés ont retrouvé leur niveau d’avant correction. Il en a été de même sur les marchés obligataires.
La crise du Moyen-Orient est plus problématique, car elle a alimenté une bonne partie de la hausse du baril de pétrole (17 dollars sur le WTI depuis le début de l’année). Or le prix de l’énergie a un impact réel sur la hausse des prix à la consommation. Deux scénarii sont envisageables : soit la hausse du prix du pétrole est forte et rapide, et c’est la dynamique de la croissance économique qui est menacée ; soit elle est progressive, et l’économie devrait être en mesure de l’absorber. Pour l’heure, c’est plutôt ce second scénario qui semble privilégié.
L’autre événement majeur du mois a été le début de résolution de la crise de la dette souveraine lors du sommet européen du 11 mars, avec l’augmentation des moyens du FESF, les précisions apportées sur le FESM et les aménagements concernant la dette grecque. Ces entités auront la possibilité d’opérer sur le marché primaire pour acheter de la dette d’Etat. Un vrai travail pour traiter la crise de la dette a été engagé, mais il doit aller encore plus loin. Pour traiter ce problème de fond, il faudra mettre en place des mécanismes de solidarité plus forts au sein de la zone euro. Pour alléger les difficultés des pays périphériques, il faudrait se refinancer à des taux proches du Bund. On en est très loin.
Dans ce contexte, la BCE devrait annoncer une hausse des taux directeurs de 25 points de base le 7 avril. Cette annonce ne devrait pas chambouler le rendement des obligations d’Etat. Les taux du Bund ont intégré cette donnée. Pour les pays périphériques, c’est la confiance des investisseurs qui déterminera le niveau des taux. Le mois de mars s’est terminé avec des taux sur le Bund à 3,35%. Le rendement des obligations irlandaises se situe à 9,5% et celui des obligations portugaises à 8,4%. Le 10 ans français offre un rendement de 3,71%.
Au niveau où nous sommes actuellement, nous estimons que les taux n’ont pas de raison de monter beaucoup plus.