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John Paulson a perdu près de 500 millions de dollars en misant sur Sino-Forest

Paulson & co et plusieurs autres sociétés de gestion ont été prises à revers après les révélations sur le patrimoine réel de Sino-Forest. Une leçon à tirer pour les fonds investis sur les actions de sociétés censées capter la croissance des pays émergents ?

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La société Sino-Forest a perdu pas moins de 3,5 milliards de dollars de capitalisation boursière depuis que Muddy Waters LLC, société d’analyses fondée par Carson Block spécialiste du short selling, a publié un rapport indiquant la société forestière originaire de Hong-Kong et de Mississauga, aujourd’hui basée en Ontario a surestimé ses avoirs en bois chinois.

« Il semble maintenant très probable qu’il s’agisse d’une fraude », a déclaré Jaap van der Hart, un gérant de fonds chez Robeco Groep NV à Rotterdam, qui détient 627 100 parts de Sino-Forest, après avoir vendu 272 900 parts en Juin. « La question clé est maintenant de savoir quelle est l’ampleur de la fraude et s’il y a encore du potentiel dans cette valeur ».

Sino-Forest a nié toutes ces allégations et a mis sur pied un comité indépendant d’administrateurs chargé d’examiner les soupçons de fraude et d’y apporter des éclaircissements. Stan Neve, un porte-parole du groupe, basé à New York, a déclaré dans un entretien téléphonique hier que la société ne ferait aucun commentaire sur ces accusations jusqu’à ce que l’enquête soit terminée.

Dans une lettre à l’attention de ses investisseurs, Paulson & Co, qui détenait près de 12,5 pourcent de la société forestière, a indiqué avoir vendu toutes ses parts et que la dégringolade du cours lui avait fait perdre près de 500 millions de dollars.

D’autres gérants ont également souffert. John Goldsmith, gérant du fonds Montrusco Bolton Investments basé à Toronto a également sorti toutes ses positions liées à Sino-Forest, après avoir examiné les données publiées par la société suite au rapport de Muddy Waters. « Nous avons perdu de l’argent, mais il aurait été fou de continuer à garder un tel papier » a expliqué John Goldsmith.

Ce n’est pas l’avis de certains investisseurs qui y voient plutôt une opportunité. Wellington Management Co., une société d’investissement basée à Boston, a déclaré en Juillet dernier qu’elle détenait une participation de 11,5 pour cent dans Sino-Forest.

Le milliardaire néo-zélandais Richard Chandler qui, il y a dix ans, a amassé une fortune en restant actionnaire du South Korean Group tout en réussissant à le réformer, espère tirer son épingle du jeu de la même façon dans Sino-Forest. Il est monté à 19 pour cent de participation, faisant de lui le plus grand investisseur de la société forestière selon les données compilées par Bloomberg.

Parmi les autres gros investisseurs qui ont gardé leurs participations dans Sino-Forest figurent Davis Selected Advisers LP, deuxième actionnaire avec 13 pour cent du capital, Ivy Investment Management avec 6,1 pour cent du capital via son fonds Ivy Global Nature Ressource et Robeco. Néanmoins, Jaap Van der Hart, gérant de Robeco Groep indique que l’impact de Sino-Forest sur Robeco a été limité car le forestier ne représente que 0,3 pour cent des avoirs de la société de gestion, qui gère 10 milliards d’euros (13,7 milliards de dollars) dans des marchés émergents actions.

« Néanmoins, cet épisode sonne comme un avertissement sans frais pour les sociétés de gestion qui se lanceront à l’aveuglette sur ce segment porteur des marchés émergents actions » avertit un gérant parisien. Les risques sont nombreux. En 2009, Satyam, le n°4 indien des services informatiques, était accusé de fraudes comptables. Le titre de cette SSII s’était effondré de 78% en une seule séance. Le CEO Ramalingua Raju avait reconnu avoir falsifié les comptes de son entreprise, gonflant régulièrement la marge opérationnelle et le chiffre d’affaires. Des manipulations qui ont eu pour conséquence d’augmenter le bénéfice et d’accroître ainsi régulièrement des réserves de liquidités complètement fictives.

« Il faudra probablement construire des portefeuilles très larges, capables de supporter l’effondrement d’une société et avoir des analystes capables de passer au peigne fin des milliers de documents afin de réconcilier les chiffres annoncés par certaines sociétés des pays émergents » conclut l’analyste.

Steve Tui Septembre 2011

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