Alors que S&P et Moody’s n’en sont encore qu’au stade des menaces, l’agence de notation chinoise Dagong Global Credit Rating Co. a d’ores et déja dégradé la notation des Etats-Unis, abaissant la note de « AA- » à « A+ ».
L’agence chinoise, interdite d’exercice aux Etats-Unis, a expliqué qu’elle prévoyait une récession économique à long terme de la plus grande économie mondiale, en raison de sa gouvernance et de ses politiques économiques. L’agence de notation chinoise prévoit que la croissance économique américaine ralentirait à 2,5% pour 2011 et 2012. Les politiques monétaires et fiscales du pays seront resserrées et les moteurs de la croissance domestique resteront faibles.
Selon elle, les taux d’intérêt bas du pays et l’assouplissement quantitatif de la politique monétaire ont encouragé les investissements en capital-risque, ramenant l’économie sur la voie d’un développement dépendant d’une économie fictive et augmente la possibilité d’une répétition de la crise financière de 2008.
Dagong prévoit également que le déficit budgétaire des Etats-Unis continuerait à représenter 10% du PIB durant les deux prochaines années. La dépendance liée à la dette et aux humeurs des investisseurs à l’égard de la situation économique et budgétaire du pays représente une menace quant à la capacité du pays à lever des fonds, a souligné Dagong.
Il y a quelques semaines, Dagong Global Credit Rating Co. avait également abaissé la note de la France et de la Grande-Bretagne.
Concernant la France, l’agence était passée de « AA- » à « A+ » avec observation négative, en raison de sa faible demande domestique, de sa dette élevée et de son système financier fragile.
Selon l’agence, la situation financière du gouvernement français pourrait s’empirer à moyen terme, car sa dette continuerait à augmenter et le gouvernement n’aurait qu’une marge limitée de mesures pour réduire son déficit. Dagong estime que la dette du gouvernement continuera à croître en raison des dépenses massives et des intérêts de la dette. Selon Dagong, le déficit du gouvernement français représentera entre 3% et 5% du PIB durant les cinq prochaines années.
Concernant la Grande-Bretagne, Dagong était passée de « A+ » à « AA- » sur la note du crédit souverain à long terme du pays pour cause de perspectives « négatives ». Les efforts du gouvernement britannique pour redynamiser l’économie ne devraient pas selon elle renverser la tendance à l’augmentation des déficits budgétaires ni alléger le poids de ses dettes à long terme. Dagong prévoit également un taux de croissance de l’économie britannique de 1,3% à 1,5% au cours des deux prochaines années, en indiquant que ses déficits budgétaires pourraient dépasser l’objectif de 7,9% pour atteindre 9% du PIB.