La publication des chiffres de croissance en Italie la semaine dernière montre un net ralentissement puisque cette dernière n’a été que de 0,1% en rythme annualisé sur le trimestre, le plus bas niveau depuis début 2015. Il faudra attendre la fin du mois de novembre pour avoir le détail des différents postes de la demande pour attribuer ce coup d’arrêt à tel ou tel secteur, mais la publication des indices PMI (1) pour le mois d’octobre laisse envisager une poursuite de la dégradation.
Le PMI composite perd plus de trois points et passe sous les 50 à 49,3. Le secteur manufacturier et les services baissent dans des proportions équivalentes. Ces indicateurs sont maintenant cohérents avec une contraction de l’activité.
« Ces chiffres, s’ils se confirment sur les prochains mois, vont compliquer la donne pour le gouvernement italien. L’objectif affiché par le gouvernement d’un déficit à 2,4% en 2019 repose sur une croissance de l’ordre de 1,5%, dont 0,6% proviendrait des mesures annoncées.
Ce ralentissement économique s’explique davantage par l’accroissement de l’incertitude que par le renchérissement des coûts de financement. En effet, les données de la BCE (3) à fin septembre ne montrent pas encore de hausse brutale des taux d’intérêts des prêts aux entreprises. Mais si le niveau actuel des taux souverains se confirme, le coût du crédit se renchérira dans les prochains mois.
La commission européenne vient de publier ses propres prévisions qui affichent en 2019 un déficit de 2,9% pour une croissance de 1,2%. Le déficit dépasserait les 3,0% en 2020. Ceci devrait ouvrir la voie à l’ouverture d’une procédure pour déficit excessif contre le pays. La dégradation de la conjoncture risque de compliquer encore la donne du gouvernement, alors que ce dernier avait fait des 2,4% de déficit un plafond » analyse les experts de Lazard Frères Gestion.