Lors de la première opération de refinancement en décembre dernier, 523 banques avaient emprunté 489 milliards d’euros.
Entre fin décembre 2011 et fin février 2012, les taux de rendement obligataires italiens ont ainsi baissé de 7,11 % à 5,19 %. Le consensus des investisseurs considère que ces deux LTRO ont véritablement changé la donne. Qu’est-ce qui a réellement changé ? Les marchés obligataires ne considèrent plus l’Italie comme présentant un risque de défaut extrême et les banques sont désormais à même de restaurer leur profitabilité en s’exposant au risque souverain.
Cependant, ces LTRO n’ont pas mis un terme au resserrement des conditions et à la contraction du crédit depuis douze mois. La croissance de la masse monétaire M3 dans la zone euro est ressortie à 2,5 % sur un an, ce qui reste en deçà des niveaux permettant d’assurer la stabilité des prix – autrement dit le risque déflationniste demeure significatif au sein de la zone euro.
En résumé, il est probable que la BCE maintienne sa politique en l'état tant qu'elle est convaincue que le risque pour la zone euro est davantage un risque de légère stagflation qu'un risque déflationniste.David Shairp
Toute la question désormais est de savoir si la BCE assouplira encore sa politique monétaire en réduisant son taux de refinancement en mars. Actuellement, le marché n’anticipe aucune baisse du taux de la BCE à court terme. Les perspectives de la zone euro pourront être ajustées lors de la publication des prévisions de la BCE le 8 mars prochain.
Actuellement, les indicateurs avancés suggèrent que la zone euro est entrée en légère récession au premier trimestre, ce qui signifierait que ses prévisions de décembre tablant sur une croissance trimestrielle de 0,3 % sur le trimestre pourraient être prochainement revues à la baisse. Si tel est le cas, ses prévisions pour l’ensemble de l’année 2012 devront également être revues à la baisse et s’établir dans une fourchette comprise entre -0,3 % et -0,5 % dans le sillage de l’UE et du FMI.
Cependant, ses prévisions d’inflation pourraient légèrement augmenter et ressortir à un niveau proche de son objectif de 2 % mais probablement en dessous de 2 % pour 2013. En résumé, il est probable que la BCE maintienne sa politique en l’état tant qu’elle est convaincue que le risque pour la zone euro est davantage un risque de légère stagflation qu’un risque déflationniste.