Dans son intervention à Stockholm au Central Bank symposium, Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE, a insisté sur la nécessité pour la Banque centrale d’aller plus loin dans sa contribution à l’atteinte des objectifs européens liés aux Accords de Paris. Cela implique une adaptation de sa politique et des actions supplémentaires pour assurer une trajectoire de décarbonation de ses opérations d’ici 2050.
Un changement d’approche pour atteindre ses objectifs
Avec la réduction prochaine de ses réinvestis-sements d’environ 15 milliards d’euros par mois à partir de mars, la BCE souhaite faire évoluer la composition de son portefeuille de dettes de crédit en modifiant son approche basée sur les flux (ajustement des réinvestissements d’obligations privées selon un score climatique qui reflète l’intensité carbone des émetteurs et intègre leur plan de décarbonation). Jugée limitée pour atteindre les objectifs de décarbonation, elle devrait être remplacée par une approche basée sur les stocks détenus permettant plus de flexibilité.
Les obligations vertes privilégiées
Sur les obligations d’entreprises, la BCE pourra réorienter son portefeuille vers des émetteurs bénéficiant de bons scores climatiques au détriment de ceux à forte intensité carbone. Active sur le secondaire, elle fera une exception, afin d’intervenir sur le marché primaire pour les obligations vertes et les entreprises non-bancaires performantes sous l’angle climatique. Sur le secteur public, elle pourrait préférer les obligations vertes des supranationales et agences et privilégier les émissions souveraines vertes dès qu’elle le pourra, tout en respectant les clés de répartition de son capital. Globalement, cette nouvelle approche devrait soutenir la décarbonation des investissements obligataires et apportera un soutien notable au marché des obligations durables en 2023.