Alors que les taux des emprunts espagnols à 10 ans ont dépassé les 6.50%, la probabilité d’une future dégradation augmente. L’Espagne est en mode « Review for Downgrade » chez Moody’s et sous surveillance négative chez S&P et Ficth.
Après avoir analysé la façon dont les fournisseurs d’indices utilisent les notations pour déterminer la composition de leurs indices, Elaine Lin, Straégiste de Taux et ses collègues de Morgan Stanley ont pu en tirer les conséquences pour la dette souveraine espagnole.
« Si seule l’agence Moody’s dégrade l’Espagne, les bonos espagnols sortiraient de l’Indice Barclays mais resteraient dans les autres indices majeurs d’obligations souveraines européennes.
Si S&P et Ficth dégradaient également l’Espagne, les bonos seraient progressivement exclus de l’ensemble des indices majeurs d’obligations souveraines européennes » analysent-ils.
La sortie des obligations espagnoles des indices déclencheraient des ventes des bonos via des fonds benchmarkés. « Près de 66 milliards d’euros d’obligations espagnoles, soit 13% du marché des bonos, seraient vendus si l’Espagne était éjectée de tous les indices obligataires majeurs » indiquent les stratégistes de Morgan Stanley. Si au contraire, l’Espagne continuait à demeurer dans les indices majeurs, les fonds indiciels, du fait des contraintes de tracking error limiteraient la vente des obligations espagnoles à un maximum de 30 milliards d’euros, soit 6% du marché des bonos.
« Par ailleurs, les haircuts de la Banque Centrale Européenne pour les obligations souveraines espagnoles ne devraient pas augmenter même si le pays était dégradé en dessous de A+ par l’ensemble des agences, y compris DBRS » précise Elaine Lin, indiquant ainsi que la BCEne mettrait pas de pression supplémentaire sur les bonos.