Les stratégies à faible volatilité sont par nature défensives : lorsque le marché se replie, elles tendent à surperformer en moyenne. Ce caractère défensif s’exprime par le bêta, qui mesure la corrélation entre la stratégie d’investissement et son indice de référence. Une stratégie défensive a un bêta inférieur à un.
Attention, il serait erroné de réduire le concept de la faible volatilité à ce seul élément défensif. En effet, les stratégies Low Volatility exploitent également l’alpha lié à l’anomalie de la faible volatilité qui se distingue du bêta, lequel découle du style défensif. L’alpha désigne la part de la performance totale que le bêta n’explique pas.
Nos recherches ont prouvé l’existence de l’alpha dans tous les secteurs, et non uniquement dans les secteurs défensifs.
Dans cet article paru en décembre 2012 dans NextFinance, nous présentions notre nouvelle approche d’investissement axée sur la faible volatilité en nous appuyant sur ces mêmes recherches. Ce nouveau modus operandi a été mis en œuvre dans le fonds Parvest Equity World Low Volatility. Près de cinq ans plus tard, nous avons le recul nécessaire pour examiner la performance réelle de cette stratégie sous l’angle de l’alpha et du beta.
Contribution de l’alpha et du beta à la surperformance [1] (depuis mars 2011) du fonds Parvest Equity World Low Volatility
Comme les marchés ont été plutôt bien orientés ces cinq dernières années, à l’exception de ce début d’année 2016, la nature défensive de la stratégie a freiné sa performance. En réalité, ce constat s’applique aussi au long terme (plus de cinq ans), car sous-pondérer les actions s’avère souvent une stratégie perdante à long terme en raison de la « prime actions ». Cette prime rémunère l’investisseur en actions, une classe d’actifs qui affiche généralement une volatilité élevée mais qui offre aussi des performances intéressantes en moyenne.
Pourtant, miser contre le beta, comme le font les stratégies défensives, peut s’avérer gagnant parce que l’alpha lié à l’anomalie de la faible volatilité efface la contribution négative du caractère défensif de la stratégie.
Par exemple, entre le 29 mars 2011 et le 24 mars 2016, la part institutionnelle en euros du fonds Parvest Equities World Low Volatility est parvenue à surperformer [2] l’indice de référence de 4,5 % après déduction des frais, alors que le marché progressait de plus de 10 % par an.
Le fonds a pris de l’ampleur et brasse actuellement 660 millions d’euros d’actifs [3]. Il bénéficie de 5 étoiles Morningstar [4] malgré ses années de sous-performance relative comme en 2013.
Morale de l’histoire : la prudence paie souvent à long terme.