Les stratégies sur dividendes, réservées il y a peu à une niche d’investisseurs sophistiqués concernent aujourd’hui tous les types d’investisseurs. Selon Antoine Deix, Dividend Strategist chez BNP Paribas, c’est le listing des futures sur dividendes en 2008, puis des options en 2010 qui ont permis cette démocratisation.
Pour autant les stratégies varient en fonction du profil de risque de l’investisseur. « La majorité des investisseurs se positionnent long sur les maturités de court à moyen terme pour profiter de la convergence des prix implicites vers leur valeur fondamentale. Ces positionnements se font à travers des futures ou call spread. La stratégie de call spread financée par un put restant assez populaire » indique Antoine Deix.
Actuellement, la courbe des dividendes de l'Eurostoxx 50 montre toujours une croissance implicite négative. Les spreads entre 2 maturités permettent aussi de prendre une position sur cette croissance implicite.Antoine Deix, Dividend Strategist, BNPP
Des hedges funds et investisseurs plus sophistiqués, mettent également en place des « arbitrages de Crédit versus Dividendes », en étant long ou short d’indices de Crédit versus les swaps ou futures de Dividendes. « Le crédit et la volatilité sont des hedges intuitifs, les dividendes étant une des premières variables d’ajustement d’une société en période de stress » précise Antoine Deix.
En juillet de cette année, les credit spreads implicites des swaps de dividendes (échéance décembre 2015) affichaient par exemple un spread de plus de 300 bps par rapport à l’ITraxx Crossover. Si un spread plus élevé sur les swaps de dividendes parait justifié (la société coupant ses dividendes avant de faire faillite), les probabilités de défaut implicite indiquaient néanmoins que le crédit était alors beaucoup plus cher que les swaps de dividendes. Une des stratégies recommandées par BNPP était alors l’achat d’un call swaption sur swap de dividendes financé par la vente d’un call sur CDS afin de capturer excès de spread implicite des swaps de dividendes.
Ces nouvelles stratégies et ces nouveaux investisseurs, contribuent globalement à la croissance du marchés des dividendes.
Ceux-ci offrent un aspect unique de convergence vers un prix de settlement (dividendes annoncés par les sociétés) indépendant des flux et des sentiments de marché. Ils permettent un investissement sur une vue fondamentale sur une maturité unique (résultat d’une année calendaire).
« Cette particularité et des niveaux de prime de risque attractifs ont attiré de nombreux investisseurs. Aujourd’hui les dividendes sont une classe d’actif à part entière et leur attractivité reste intacte » conclut Antoine Deix.