Next Finance English Flag Drapeau Francais
Emploi Formation Rechercher

La transition énergétique des pétroliers : peut mieux faire !

Selon les experts de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), les sociétés du secteur pétrolier ont effectivement commencé un parcours vers des énergies alternatives aux fossiles, mais bien trop timidement et trop lentement. Elles devraient faire beaucoup plus pour répondre à la menace et à la crise climatique, en investissant davantage dans les énergies propres.

L’Agence, qui sensibilise et conseille les pays sur leurs politiques énergétiques pour lutter contre le changement climatique et la pollution de l’air, a publié ses recommandations adressées au secteur du pétrole et du gaz pour que les politiques de ces sociétés puissent être compatibles avec les Accords de Paris sur le climat. Selon l’AIE, ce secteur, qui a un rôle clé à jouer pour la transition énergétique, doit en moyenne intensifier ses efforts pour lutter contre le changement climatique ou risquer de devenir socialement inacceptable et non rentable.

Dans le rapport « The Oil and Gas industry in energy transition » publié le 20 janvier dernier, l’AIE démontre que le secteur pétrolier et gazier devrait faire beaucoup plus pour répondre à la menace et à la crise climatique, en investissant davantage dans les énergies propres.

Selon l’étude, les investissements des entreprises privées et publiques hors cœur de métier restent secondaires.

Les investissements dans la diversification vers les énergies renouvelables dans le secteur pétrolier - comme le solaire, l’éolien maritime et terrestre ou les biocarburants - ne représentent aujourd’hui en moyenne que 1% de leurs investissements totaux. Pour les entreprises pétrolières les plus avancées dans la transition énergétique, le chiffre passe à 5%. Certaines sociétés ont effectivement pris des mesures pour lutter contre le changement climatique, mais le rapport souligne que l’industrie dans son ensemble pourrait en faire plus. Par exemple, la recherche cite le cas de Total qui a augmenté ses projets verts, comme la construction d’une centrale solaire de 800 MW au Qatar, un chantier de plus de 420 millions d’euros.

L’Agence internationale de l’énergie signale que les solutions à l’urgence climatique ne doivent pas être mises en place que par les "supermajors" comme BP, Repsol, ExxonMobil ou Total. En effet, les compagnies nationales représentent plus de la moitié de la production d’hydrocarbures au niveau mondial. Selon une enquête du journal The Guardian en 2019, le premier émetteur au monde, qui est aussi le premier producteur de pétrole au monde, est l’entreprise nationale Saudi Aramaco, avant l’américain Chevron et le russe Gazprom.

Un autre point souligné par l’AIE concerne la réduction des émissions liées directement aux opérations du secteur, comme l’extraction et les raffinages des hydrocarbures qui, pour être en ligne avec les objectifs fixés par l’Accord de Paris, devraient être une priorité. Ces émissions représentent environ 15% des émissions de gaz à effet de serre liées à l’énergie. Dans ce contexte, les sociétés pétrolières devraient s’engager davantage pour réduire les fuites dans l’atmosphère de méthane, un gaz très réchauffant. Les autres mesures proposées concernent l’intégration des énergies renouvelables et de l’électricité à faible émission de carbone.

De plus, le Rapport souligne l’importance de la transition de l’industrie pétrolière, considérant l’impact qu’elle peut avoir pour aider certaines technologies énergétiques propres à forte intensité en capitaux, comme l’hydrogène et les biocarburants, à atteindre leur maturité.

Les stratégies climatiques des pétrolières sont désormais scrutées de près par les investisseurs, qui s’inquiètent de plus en plus de l’impact environnemental mais aussi de la rentabilité et de la pérennité du secteur.

Pour accélérer la transition des compagnies pétrolières, les actionnaires ont un rôle clé à jouer : à travers leurs actions de vote et de dialogue, ils peuvent pousser ces sociétés à réduire leur empreinte carbone, en se fixant des objectifs plus ambitieux, et en augmentant les investissements vers les énergies renouvelables.

Cesare Vitali Janvier 2020

Tags


Partager

Facebook Facebook Twitter Twitter Viadeo Viadeo LinkedIn LinkedIn

Commentaire
Publicité
Dans la même rubrique
Rubriques