Dans contexte, les performances du credit ont été solides, particulièrement sur le high yield américain qui a surperformé l’ensemble des segments du marché de la dette américaine suivi par les loans et les obligations investment grade. Il semble que l’étonnant rebond des chiffres de l’emploi en mai, bien qu’il soit toujours à son plus haut niveau depuis la Grande Dépression, ait alimenté suffisamment l’espoir d’une reprise économique, éclipsant les troubles sociaux généralisés aux États-Unis pour soutenir les marchés du crédit.
Nous avons observé au mois de mai des flux records dans les obligations high yield et investment grade, démontrant une fois de plus la force du plan de la Fed selon nous. Le segment du high yield a connu des nouvelles émissions record, tandis que celui de l’investissement grade a enregistré son deuxième meilleur mois de nouvelles émissions jamais enregistré. De nombreuses entreprises, même les plus touchées par le COVID-19, ont profité de l’ouverture des marchés de capitaux et ont émis de la dette pour consolider la liquidité de leur bilan dans les prochains mois ou refinancer les échéances à venir.
Nous pensons que la poursuite des mesures de relance monétaires fournies par les importants programmes approuvés conjointement par la Fed et la BCE et un excès de liquidité, qui atteint des niveaux records, sont en train de renforcer le resserement des spreads et le retour en territoire positif des performances d’ici à la fin d’année. (voir Fig. 1 la page suivante).
En avril, nous indiquions dans notre papier “Les valorisations à long terme ne peuvent pas être ignorées”, que si l’histoire est un guide en termes d’attente de performances, les marchés peuvent se redresser assez rapidement après un important écartement des spreads. Selon nous, les perspectives de performance totale ont été historiquement positives lorsque les spreads ont atteint des niveaux de crise.
Fig. 1 Spread to Worst du High Yield américain et performance totale annualisée sur 3 mois glissants Nous pensons que même si les entreprises ne fournissent que peu d’indications sur leurs perspectives, le marché ne se concentrera probablement pas sur les chiffres des bénéfices du deuxième trimestre, car les investisseurs se tourneront vers 2021 et vers les entreprises qui survivront parce qu’elles disposent de suffisamment de liquidités. À notre avis, la sélection crédit sera importante et la résistance du bilan d’une entreprise à l’incertitude économique prolongée due à une éventuelle deuxième vague de COVID-19, au regain de tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine et à la prochaine élection présidentielle américaine, sera un élément clé de notre analyse de crédit.