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Le Kenya, un marché frontière porté par le boom du mobile

Aujourd’hui, les pays émergents laissent place à de nouveaux marchés frontières et notamment à de nombreux pays d’Afrique. À nos yeux, le Kenya est l’un des marchés les plus dynamiques d’Afrique : nous nous sommes donc rendus sur place récemment pour explorer le champ des opportunités.

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Lorsque nous avons commencé à investir sur les marchés émergents il y a plus de vingt ans, nous nous trouvions sur un territoire "frontière", dans le sens où nous pénétrions sur des marchés tels que l’Indonésie, la Thaïlande, la Turquie et le Brésil, qui étaient jusqu’alors fermés aux investisseurs étrangers. Aujourd’hui, ils laissent place à de nouveaux marchés frontières et notamment à de nombreux pays d’Afrique. À nos yeux, le Kenya est l’un des marchés les plus dynamiques d’Afrique : nous nous sommes donc rendus sur place récemment pour explorer le champ des opportunités.

La population kenyane s’élève à 43 millions d’individus environ, dont près de 4 millions vivent à Nairobi. Fondée en 1899 à l’emplacement d’un dépôt ferroviaire sur la ligne Ouganda-Mombasa, Nairobi est la capitale du Kenya. La ville devient la capitale de l’Empire britannique d’Afrique de l’Est, puis capitale de la nouvelle République du Kenya. Le pays bénéficie d’une population jeune, âgée en moyenne de 18 ans ; plus de 40% de la population a moins de 14 ans.1 Le tourisme est la première source de devise étrangère du pays, suivi des exportations de fleurs, de thé et de café.

En plus du tourisme et de l’agriculture, qui sont peut-être les principaux secteurs d’exportation du pays, nous nous sommes intéressés aux sociétés dont les actions peuvent s’échanger sur le Nairobi Securities Exchange, la quatrième bourse d’Afrique.

Le Kenya connaît une mutation profonde en matière de technologies de communication

À l’occasion de notre présence à Nairobi, nous avons rendu visite à l’un des premiers fournisseurs nationaux de télécommunications. Cette entreprise est l’une des plus rentables du Kenya et possède une part dominante du marché de la téléphonie mobile avec plus de quatre fois la base d’abonnés de son premier concurrent. Son réseau mobile couvre 50% du territoire national, avec près d’un tiers des stations de base implantées à Nairobi.

Nous avons été informés que l’entreprise poursuivait son essor à un rythme soutenu et remportait environ 7 000 nouveaux abonnés chaque jour.

Nous avons constaté avec intérêt que sur le papier, la pénétration du marché kenyan de la téléphonie mobile représente 60% (sur la base du nombre de cartes SIM en circulation), mais qu’il était plus réaliste de tabler sur un chiffre de 45%, car selon l’entreprise, de nombreux abonnés utilisent deux cartes SIM différentes pour profiter de tarifs plus faibles sur différents réseaux.

La société a eu du mal à faire face à la hausse du trafic mobile, mais les coûts d’équipement ont baissé depuis l’entrée sur le marché de fabricants chinois, ce qui a permis d’alléger les tensions. De plus, les coûts d’exploitation ont diminué, car les nouveaux équipements sont moins gourmands en énergie. Par exemple, avec la modernisation du réseau principal, le nombre de commutations a pu être divisé par deux, accompagné d’un triplement des capacités totales.

La plus grande innovation de la société est peut-être la création d'un service de transfert d'argent par téléphone mobile (une fonctionnalité très répandue dans les grandes villes kenyanes, Mombasa et Nairobi)

D’après l’entreprise, presque 15 millions de personnes utilisent ce service, avec 40 000 agents partenaires dans tout le pays : ces agents acceptent les dépôts d’argent destinés à un transfert au moyen d’un code, transmis par le réseau mobile au destinataire, qui collecte l’argent auprès d’une autre agence. Au total, ces transactions représentent plus de 600 millions USD par mois pour les transferts de particulier à particulier, les transactions moyennes s’élevant à 25 USD. Dernièrement, ce service a généré près de 16% des recettes de la société.

De façon générale, nous sommes relativement optimistes à l’égard du Kenya, malgré les difficultés que le pays peut rencontrer, car nous avons pu constater que la population est compétente et travailleuse. De plus, le gouvernement s’engage sur la voie de réformes favorables au marché, avec des initiatives de déréglementation, de privatisation et de libéralisation du commerce. Nous attendons donc d’autres innovations et opportunités d’investissement sur ce nouveau marché d’Afrique.

Mark Mobius Septembre 2012

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