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Le crowdfunding garde sa vitesse de croisière malgré quelques turbulences

Plébiscité par plus de 3,9 millions d’investisseurs en France, le crowdfunding continue sa progression : +26% en septembre 2018 par rapport à l’année précédente. Avec des taux d’intérêts bas et des conditions de prêts plus souples, ce sont plus de 24 000 projets qui ont été rendus possibles en 2017.

Des opportunités qui confirment l’intérêt du crowdfunding sur le marché du financement, malgré deux accidents de parcours montés en épingle ces dernières semaines.

Sur le marché encore jeune du crowdfunding, les perturbations font du bruit. Trop, parfois. La liquidation d’Unilend et l’arrêt de l’activité de SmartAngels doivent-ils remettre en cause tout le secteur comme peuvent le laisser entendre certains articles ? Absolument pas. Quelques chiffres : 180 plateformes ont déjà vu le jour en France, un chiffre en constante augmentation. Du côté du crowdlending, le marché a pratiquement doublé en 2017 (+44% par rapport à 2016) et propose aux particuliers des rendements annuels pouvant aller jusqu’à 13%.

Le crowdfunding immobilier, lui, signe une croissance de 72% sur les six premiers mois de l’année 2018 après une année 2017 déjà record. Et ce n’est qu’un début car le potentiel de marché sur ce segment reste considérable.

Côté investisseurs, après une première étape d’évangélisation du marché, le crowdfunding s’est désormais démocratisé : 16 % des Français ont déjà contribué à un projet sur une plateforme, dont 79 % au cours des 12 derniers mois.

L’intérêt des PME et des acteurs institutionnels

Le gouvernement lui-même s’est emparé de la question au travers de la loi PACTE. L’objectif : encourager le financement participatif par la relève du plafond des levées de fond de 2,5 millions à 8 millions d’euros, permettant ainsi aux ETI de bénéficier de cette source de financement alternative efficace. Un signal positif qui fait écho à l’arrivée d’investisseurs institutionnels sur le marché, à la recherche de meilleurs rendements.

Dans ce contexte favorable, les leaders du marché s’affirment et parviennent à séduire des investisseurs de premier rang pour entrer à leur capital, à l’image d’October (anciennement Lendix) qui a levé en juin dernier 32 millions d’euros auprès d’Allianz et d’Idinvest. En 2017, la plateforme KissKissBankBank, a été rachetée par la Banque postale afin d’accélérer la commercialisation d’offres de financement participatif dans son réseau. Pour les établissements bancaires, le crowdfunding n’est clairement plus perçu comme une menace mais comme une solution de financement agile et innovante notamment en termes de « UX » et de service client.

L’atout clé du crowdfunding : son accessibilité

Loin de vouloir se substituer aux banques, le crowdfunding intervient d’ailleurs comme une solution additionnelle et complémentaire. Et ce, notamment pour les PME qui disposent de fonds propres limités. Le crowdfunding peut ainsi intervenir sur les besoins de fonds propres non financés par les banques. Les plateformes accompagnent des PME solides aux côtés des banques en effectuant une sélection de projets viables pour les investisseurs.

Les risques existent et doivent être connus

Il ne faut pas en revanche pas oublier qu’avec des rendements pouvant atteindre 13%, les risques de perte totale ou partielle du capital existent bel et bien. Les autorités de régularisation demandent une transparence sur ces risques et les performances historiques des plateformes. Les contrats de prêts relèvent du statut d’intermédiaire en financement participatif (IFP) et sont sous la tutelle de l’ACPR qui peut limiter les montants par prêteur et par projet. De même, seules les plateformes ayant un statut de conseiller en investissements participatifs (CIP), sous la tutelle de l’AMF, peuvent réaliser des émissions obligataires. De son côté, il est essentiel pour l’investisseur de déterminer quelle plateforme lui offrira la meilleure rémunération nette du coût du risque.

À vérifier aussi, les garanties. Chaque plateforme met en place celles qui lui semblent nécessaires pour lui permettre de maîtriser le risque associé au crédit des projets proposés.

Voilà le garant nécessaire, du point de vue des investisseurs, pour la réussite d’un projet : à eux de choisir les plateformes sérieuses, qui n’agissent pas en cowboys, et avec des bases solides.

David El Nouchi Novembre 2018

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