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Le succès de la vaccination se reflétera sur les marchés

L’optimisme suscité par les premières vaccinations est contrebalancé par une hausse colossale des cas. Les marchés actions pourraient commencer à refléter les taux de vaccination dans les pays.

Minimisation du risque mais maintien du scénario de base d’augmentation des résultats

En tant que facteur clé pour mettre fin à la crise du Covid-19, les taux de vaccination devraient déterminer l’évolution des marchés début 2021.

Après l’approbation du vaccin Pfizer/BioNTech, des pays ont lancé leurs campagnes de vaccination en décembre. D’autres vaccins sont en cours de livraison dans le monde, alors que de nouveaux confinements sont imposés suite à la recrudescence des contaminations durant les fêtes de Noël.

Selon les spécialistes de l’investissement et de la santé chez Robeco, le succès des campagnes de vaccination, considérées comme le meilleur moyen de mettre fin aux confinements et aux dégâts économiques qu’ils ont causés, pourrait se refléter sur les marchés actions nationaux.

« En 2020, les nouveaux cas de contamination dans les pays ont été suivis de très près par les investisseurs en actions du monde entier, ce qui a certainement influencé l’évolution du sentiment sur les marchés actions locaux », analyse Jeroen Blokland, responsable de l’équipe multi-actifs.

« Nul doute que les investisseurs continueront de surveiller le nombre de contaminations cette année, mais nous pensons que les taux de vaccination seront de loin le principal baromètre des marchés actions. »

Retour à la case départ

L’optimisme suscité par les premières vaccinations a été tempéré par l’augmentation spectaculaire des nouvelles contaminations, dont le nombre dépasse par endroits ceux de la première vague, en mars 2020. « L’année 2021 a à peine commencé que la perspective d’un retour total à la normale d’ici à l’automne semble déjà s’éloigner, à moins que les gouvernements du monde entier mettent les bouchées doubles pour faire vacciner leurs populations », commente Richard Purkiss, gérant de portefeuille au sein de l’équipe Actions mondiales, et par ailleurs médecin qualifié.

« Ce qui est particulièrement décevant à ce sujet est que les scientifiques et les laboratoires pharmaceutiques ont fait un effort de coopération "surhumain" pour produire en un temps record non pas un, mais plusieurs vaccins sûrs et efficaces, et en quantités suffisantes pour commencer à relever le défi de cette pandémie.

Pourtant, dans presque tous des pays où les vaccins ont été autorisés, les campagnes de vaccination ont démarré très lentement, ce qui suggère que le retour à la normale d’ici la fin de l’été semble d’ores et déjà très improbable. »

Une augmentation spectaculaire des cas

Les derniers chiffres de l’épidémie sont alarmants. Le nombre de cas confirmés dans le monde dépasse à présent les 85 millions, tandis que celui des cas réels (qui inclut les cas non confirmés et non déclarés) est 5 à 10 fois plus élevé, selon les estimations. Cela représente environ 5-11 % de la population mondiale, et constitue un enjeu logistique majeur pour les autorités sanitaires, d’autant plus que les cinq vaccins actuellement commercialisés doivent être administrés en deux injections, à trois semaines d’intervalle.

« Pour être relativement certain d’éviter les pires conséquences économiques de la pandémie d’ici fin septembre, il faudrait vacciner 30 millions de personnes par jour dans le monde, sachant que deux doses sont nécessaires », explique Richard Purkiss.

« Notre estimation suppose que l’immunité collective serait atteinte à partir de 70 % de personnes vaccinées ou contaminées. Un chiffre qui pourrait s’avérer relativement optimiste, en particulier si les variants britannique et sud-africain récemment identifiés et visiblement plus contagieux devaient devenir les souches dominantes dans le monde en 2021. »

Les nouvelles souches rendront-elles les vaccins inefficaces ?

Se pose ensuite la question des souches nouvelles ou plus résistantes, qui pourraient remettre en cause l’efficacité des vaccins. « Même en supposant qu’aucune souche résistante aux vaccins n’apparaîtra dans les 12 prochains mois, la plupart des stratégies nationales auront probablement du mal à atteindre leurs objectifs de vaccination durant l’année », affirme Richard Purkiss. « Par conséquent, il semble à présent probable qu’une partie significative du monde restera confrontée à bon nombre de difficultés et de restrictions économiques au premier semestre 2022.

En outre, compte tenu de sa propagation généralisée, il est probable que le coronavirus devienne endémique et que des formes résistantes aux vaccins apparaissent dans un futur pas si éloigné que cela. Une surveillance étroite et continue du virus restera donc de mise, même après la pandémie, tandis que de nouvelles versions des vaccins récemment autorisés seront probablement nécessaires si nous ne voulons pas revivre une année 2020 ! »

Réduire le risque

Pour les investisseurs, cela signifie qu’il faut adopter une approche bien plus prudente, le temps que les incertitudes diminuent, estime Jeroen Blokland, dont l’équipe minimise le risque depuis que l’épidémie est repartie.

« Comme nous le soulignons dans nos Perspectives 2021 (entre autres), la route vers une nouvelle normalité ne sera probablement pas facile, et la distribution des vaccins risque de connaître quelques ratés », souligne Jeroen Blokland. « Ces dernières semaines, les nouvelles informations relatives au défi immense que représente l’immunité collective dans le monde nous ont conduits à réduire l’exposition globale de nos portefeuilles au risque.

L’objectif déjà ambitieux du vaccin – mettre fin au ralentissement actuel et assurer des jours meilleurs – devient plus difficile à atteindre. Alors que les marchés des actions et des obligations d’entreprise anticipent déjà des jours meilleurs et de nouveaux records de performances, la probabilité d’un revers temporaire s’est accrue. C’est la raison pour laquelle nous avons ramené la pondération de ces classes d’actifs à neutre. »

Les résultats d’entreprise peuvent encore se redresser

Cependant, la perspective de lendemains meilleurs n’a pas disparu puisque les résultats d’entreprise s’améliorent, soutenus par les mesures d’aide toujours en place alors que les confinements se poursuivent, ajoute Jeroen Blokland.

« Pour le moment, nous ne pensons pas qu’il existe suffisamment de raisons de nous éloigner de notre scénario de base (selon lequel les vastes mesures budgétaires et monétaires permettront à l’économie mondiale d’amorcer sa reprise).

Ce scénario prévoit aussi une augmentation d’au moins 20 % des résultats d’entreprise en 2021. Compte tenu du niveau actuel de valorisation des actions (élevé en termes absolus mais intéressant par rapport à d’autres classes d’actifs), la croissance des résultats sera le principal moteur de performance des actions, ce qui poussera les marchés à la hausse.

Toutefois, les récentes évolutions concernant le virus et les vaccinations réduisent la visibilité quant au moment où cette reprise va effectivement démarrer. Ce qui justifie un ton plus neutre dans nos portefeuilles multi-actifs pour le moment. »

Jeroen Blokland , Richard Purkiss Janvier 2021

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