Le Groupe HSBC publie le deuxième volet de l’étude 2013 [1] « Future of Retirement 7 – L’Avenir des Retraites », avec pour thème principal : « Les retraités : entre mythes et réalité ».
Ce rapport s’intéresse plus particulièrement à leurs finances (revenus, dépenses et épargne), mais aussi à la période charnière du départ à la retraite, en comparant le point de vue des retraités à celui des actifs , dans chaque pays.
Si les Français actifs semblent avoir intégré un recul de l’âge du départ à la retraite puisqu’ils déclarent penser s’arrêter de travailler à 62 ans en moyenne, contre 60 ans en 2006 (c’est même 1/3 des 55/64 ans qui pensent partir entre 65 et 69 ans seulement).
Le rapport met « également en en évidence une exception française avec notamment :
des retraités français déclarant que les régimes publics de retraite contribuent à hauteur de 83% à leurs revenus, loin devant les autres pays, puisque la moyenne mondiale atteint 37%. Un bémol toutefois : les actifs français estiment que cette contribution ne s’élèvera qu’à hauteur de 57% de leurs revenus lorsqu’ils seront à la retraite ;
39% seulement des retraités français qui regrettent leur manque de préparation, contre 70% en moyenne dans le reste du monde.
des actifs français qui sont proportionnellement les moins nombreux dans le monde à avoir été financièrement aidés par leurs parents, même s’ils sont dans la moyenne mondiale en termes de montant, avec 10 928€ reçus en moyenne par les actifs français de la part de leurs parents ;
un retraité français sur cinq qui soutient financièrement ses enfants, contre près d’un sur trois dans le monde, mais la France fait figure d’exception dans les pays matures où la moyenne se situe autour de 11%. Mais, en France, 5% seulement des retraités déclarent avoir la charge de leurs parents, contre 1 Chinois sur 4 qui subvient aux besoins de ses parents.
Au-delà de l’exception française, le rapport France met aussi en exergue des différences marquantes entre attentes et réalité, mais aussi entre hommes et femmes, à travers les éléments suivants :
à la retraite, ¾ des Français interrogés constatent une baisse de leurs revenus, et parmi eux, une petite moitié (42%) constatent une baisse de leurs revenus de l’ordre du quart à plus de la moitié ;
la moitié (49%) des retraités réalisent avoir surestimé le revenu qu’ils percevraient pendant leur retraite.
une femme sur deux déclare réduire ses dépenses à la retraite alors que deux hommes sur trois dépensent au contraire autant ou plus qu’avant !
les femmes sont moins souvent endettées, mais soutiennent davantage leurs propres parents que les hommes (c’est même la principale raison de la baisse des revenus pour 1 femme sur 10).
Et pour aller un peu plus en détails sur chaque thème :
En France, les actifs semblent avoir intégré un recul de l’âge du départ à la retraite puisqu’ils pensent arrêter de travailler à 62 ans, contre 60 ans en moyenne en 2006.
Après plusieurs réformes du système de retraite, les Français semblent même se convertir à un principe de réalité puisqu’ils semblent avoir calé l’âge auquel ils souhaitent partir (62 ans) sur l’âge auquel ils pensent a priori pouvoir partir (62 ans contre 60 ans en moyenne en 2006). Ils expriment néanmoins de fortes craintes quant à la réalisation de cet objectif. Ainsi :
- Une petite moitié des Français (43%) ignorent en fait quand ils pourront effectivement prendre leur retraite. La France fait d’ailleurs figure d’exception dans les économies matures, où cette proportion est globalement plus faible (un sur trois environ au Royaume-Uni, Canada et aux Etats-Unis).
- 1/3 des personnes en fin de carrière (55-64 ans) pense en réalité arrêter de travailler plutôt entre 65 et 69 ans.
- C’est plus d’un actif sur dix (12%) qui estime qu’il ne pourra jamais se permettre de prendre définitivement sa retraite (cette proportion atteint même 17% chez les personnes divorcées ou séparées), et c’est même 1/3 des actifs en fin de carrière (55-64 ans) qui pensent ne jamais pouvoir prendre leur retraite !
Les retraités français déclarent que les régimes publics de retraite contribuent en moyenne à hauteur de 83% à leurs revenus, loin devant la moyenne mondiale qui se situe autour de 37%. Les actifs français estiment que cette proportion n’atteindra que 57% lorsqu’ils prendront leur retraite.
Pour compléter, les retraités comptent sur leur plan d’épargne retraite via l’entreprise (à hauteur de 5% de leurs revenus), leurs investissements (pour une part de 3% de leurs revenus), leurs comptes personnels d’épargne retraite et leur épargne personnelle (qui ne représente que 2% de leurs revenus). Dans le monde, les retraités comptent en premier lieu (48%) sur leur épargne et leurs placements pour financer leur retraite. Les actifs français semblent par ailleurs avoir intégré le fait que la part de leurs revenus assurée par les organismes publics allait probablement s’amenuiser, puisqu’ils estiment que les pensions publiques ne représenteront plus que 57% de leur retraite future, et la part de l’épargne dans le financement de leur retraite grimperait alors à 17% .
La moitié des retraités français (49%) réalisent avoir surestimé les revenus effectivement perçus à la retraite, et 42% déclarent même avoir perdu entre un quart et la moitié de leurs revenus en partant à la retraite.
Les retraités français ont conscience de ne pas s’être suffisamment préparés à la retraite : c’est un sur deux qui déclare ne pas s’être préparé du tout ou s’être mal préparé. Cependant, en France, seuls 17% attribuent la diminution de leurs revenus à un manque de préparation (contre 35% dans le monde). Les Français s’estiment donc globalement peu responsables de ce déficit : ils ne sont que 39% à regretter de ne pas avoir épargné davantage – c’est le taux le plus bas dans le monde (70% en moyenne).
Pour expliquer ce déficit de préparation, les hommes citent plus fréquemment les évènements inattendus de la vie (40%) que les femmes (27%), et près d’une femme sur 10 (7%) déclare devoir soutenir financièrement ses parents.
Si les revenus diminuent à la retraite, le niveau de dépenses des retraités reste constant ou même augmente pour une large moitié d’entre eux (56%). Parmi la petite moitié de retraités (42%) qui déclarent avoir réduit leurs dépenses, c’est même une femme sur dix (11%), contre 1% des hommes, qui déclarent avoir réduit leur train de vie de plus de moitié.
En termes d’épargne pendant la retraite, 2/3 des français interrogés (59%) déclarent ne pas épargner.
Dans le monde, les Français sont proportionnellement ceux qui ont été les moins nombreux à être aidés financièrement par leurs parents. Néanmoins, on observe une évolution entre les générations puisque les actifs déclarent recevoir davantage d’aide, sous forme de prêts, que leurs parents n’en avaient reçue.
Les actifs français sont les moins nombreux dans le monde a avoir reçu un soutien financier de leurs parents : un sur cinq (18%) a reçu un don de ses parents contre un individu sur quatre (25%) dans le monde et 1 sur 10 a reçu un prêt (10%), contre 16% en moyenne dans le monde. Le prêt familial semble cependant devenir de plus en plus répandu en France puisque seuls 2% des retraités en avaient bénéficié lorsqu’ils étaient actifs.
Le montant médian de cette aide reçue par les actifs français sous forme de don ou de prêt s’élève à 10928€. Cette somme est allouée majoritairement (29%) au financement d’un logement (location, caution, remboursement d’un crédit immobilier) par ses bénéficiaires. Les retraités, s’ils sont moins nombreux à avoir été aidés ont en revanche reçu des sommes plus importantes, avec un montant médian de 13 261€.
Par ailleurs, 2/3 des retraités français espèrent léguer un héritage alors que seulement 1/3 des actifs s’attend à en recevoir un. En France, le montant moyen de l’héritage que s’attendent à recevoir les actifs est de 55 850 €, et la moitié d’entre eux déclare qu’une partie de cette somme sera consacrée au financement de leur retraite.
En France, les retraités de demain estiment qu’ils auront davantage de personnes à charge que les retraités d’aujourd’hui.
Près d’un retraité français sur 2 (44%) déclare avoir au moins une personne à charge alors que les actifs sont 61% à estimer qu’ils auront au moins une personne à soutenir. Un retraité sur cinq (20%) soutient financièrement ses enfants alors qu’un actif sur trois (30%) s’attend à devoir le faire lorsqu’il sera à la retraite. La France fait figure d’exception parmi les économies matures, où cette proportion est généralement beaucoup moins importante (par exemple, 7% seulement au Canada). Si en Asie, les retraités aident moins leurs enfants, ils soutiennent davantage leurs parents : ils ne sont que 15% à soutenir leurs enfants en Chine mais un retraité sur quatre aide ses parents. En France, les actifs s’attendent à devoir aider un peu plus leurs parents (8%) que les retraités d’aujourd’hui (5%). Près d’un retraité sur dix (9%) soutient également ses petits enfants.
Les 2/3 des Français interrogés, qui sont en fin de carrière (55-64ans), n’envisagent pas de passer à temps partiel. Le temps partiel n’est envisagé que par 15% des actifs Français interrogés –tous âges confondus- pour leur fin de carrière, et plus les actifs français approchent de la retraite, moins ils souhaitent passer à temps partiel. La France fait une fois encore figure d’exception dans les économies matures, puisque la part des volontaires, parmi les répondants actifs, pour passer à temps partiel après 55 ans atteint environ 1/3 dans les autres pays.
Ce manque d’intérêt est peut-être dû aussi à un manque d’opportunités, puisqu’en France, seul 1 retraité sur 10 déclare avoir eu la possibilité de passer à temps partiel. Et ceux qui ont fait ce choix, l’ont fait pour une large part (34%) pour des raisons de santé ou de pénibilité du travail. Le travail à temps partiel semble enfin être un choix majoritairement féminin, puisque 84% des retraitées ont saisi cette opportunité quand elle leur était offerte, contre seulement 41% des hommes.