Pour marquer son engagement concret dans l’ensemble des enjeux Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance, l’AFG a créé en 2019 un groupe de travail intitulé « diversités, vecteur de compétitivité », co-présidé par Valérie Derambure, qui vient d’être nommée Directrice RSE du groupe BPCE, et Dominique de Préneuf, Directeur général de l’AFG.
Son objectif est d’accompagner les gérants d’actifs dans la mise en œuvre des enjeux de société et de gouvernance, sujets jugés prioritaires par l’AFG. Une première enquête, réalisée entre juillet et septembre 2020, a permis de recueillir des données provenant de 40 sociétés de gestion de toutes tailles, représentant un effectif total de plus de 7 000 salariés.
Ces sociétés de gestion emploient aujourd’hui 48% de femmes et 52% d’hommes. Ce chiffre masque d’importants déséquilibres, car si les femmes représentent 50% des effectifs dans les fonctions vente, marketing et communication, elles ne sont que 41% à occuper des fonctions de direction, et 30% à être gérantes, métier star des sociétés de gestion ! Parallèlement, au sein de ces différentes fonctions, l’écart s’accroît dans les postes de management et de top management. Ainsi, dans le métier vente, marketing et communication, 14% des hommes sont des managers, contre 10% des femmes. Point d’orgue, dans l’investissement, 17% des hommes sont des managers, alors que c’est le cas de seulement 5% des femmes. En moyenne, le différentiel est de 6 points.
Les femmes représentent un tiers des membres des comités exécutifs, avec des différences importantes selon la taille des établissements : elles sont 40% dans les sociétés de gestion de plus de 150 salariés contre 23% dans les sociétés de gestion de moins de 150 salariés. Une disproportion également marquée dans la composition des conseils d’administration : 1/5ème de leurs membres sont des femmes (29% dans les sociétés de gestion de plus de 150 salariés et 14% dans celles de moins de 150 salariés).
Dernière injustice, les femmes sont moins bien payées. Les trois quarts des plus hautes rémunérations sont attribuées aux hommes, que les sociétés de gestion aient plus ou moins de 50 salariés. Et la rémunération moyenne annuelle est très inégale : l’écart en faveur des hommes s’élève à 18% pour les cadres et à 20% pour les non cadres…
Point réconfortant, l’enquête fait apparaître une répartition équilibrée parmi les membres de la direction chez les moins de 45 ans. Signe que le vent commence peut-être à tourner, la parité est de mise dans le nombre de salariés promus et les deux tiers des sociétés de gestion ont mis en place des objectifs de mixité.
Un impact positif de la mixité des équipes de direction est perçu ou attendu sur de nombreux points : l’organisation interne (pour 71 % des répondants), l’attractivité auprès des recrues potentielles (62%) ou la gestion des conflits (55%). De plus, la mixité contribuerait à attirer et à conserver les talents. Si aucune différence patente n’est constatée dans la performance des portefeuilles, la diversité des approches limite sans conteste le risque.
Cet état des lieux a constitué la première mission du groupe de travail diversité. Il permettra de « mesurer le point zéro » pour évaluer les éventuelles évolutions qui interviendront par la suite, même si le groupe « ne cherche pas à avoir une action normative, mais plutôt incitative », souligne Valérie Derambure.
Enfin, le sujet de la diversité ne se limite pas à l’intégration des femmes. Aussi, le groupe de travail compte étudier prochainement les sujets du handicap et de l’égalité des chances.