Les banques avaient massivement réembauché après les licenciements liés à la faillite de Lehman Brothers, aujourd’hui, elles estiment leurs charges trop élevées. Face à une croissance atone et des revenus plus que mitigés, les banques s’estiment contraintes de licencier !
La banque néerlandaise ABN Amro, a annoncé vendredi dernier qu’elle allait supprimer près de 2.350 emplois, soit 9% environ de ses effectifs. La banque, nationalisée pendant la crise, se prépare à être soit vendue soit introduite en Bourse. Dans le détail, 1.500 personnes seront licenciées et 850 postes seront supprimés au cours des trois à quatre prochaines années. Si pour la plupart, les emplois visés concernent les opérations de back-office, certains postes dans les métiers de banque de détail et de BFI seront également supprimés. ABN Amro dit avoir passé une provision de 200 millions d’euros avant impôt pour financer ces restructurations.
Il y a une semaine, UBS avait annoncé la suppression de s 3.500 postes, près de la moitié dans la banque de financement et d’investissement, afin d’économiser environ deux milliards de francs (1,76 milliard d’euros) d’ici la fin 2013. Dans le détail, la réduction prévue concernera les divisions suivantes : Investment Bank (45%), Wealth Management & Swiss Bank (35%), Global Asset Management (10%), Wealth Management Americas (10%). UBS frappe ainsi plus fort que sa rivale Credit Suisse, qui avait prévu d’économiser un milliard d’euros, en supprimant 2.000 postes.
Avant UBS, ABN Amro et Credit Suisse, HSBC (30 000 postes supprimés), Barclays (3 000 postes supprimés) et Goldman Sachs (1 000 postes supprimés) avaient déjà annoncé des suppressions massives ces derniers temps.
« Les banques avaient multiplié les embauches dans les banques d’affaires après la crise liée à faillite de Lehman Brothers en 2009 mais surtout elles avaient massivement augmenté les salaires, parfois ceux-ci étaient simplement doubler voire tripler afin de compenser la baisse des bonus en cash et les nouvelles réglementations liées aux contrats variables jugés défavorables » estime Paul Henry, analyste à la City. « Surtout les banques ont été incapables de reconquérir des parts de marché ; et aujourd’hui, avec la baisse des revenus, elles se rendent enfin compte que leurs charges étaient bien trop élevées »conclut-il.
En expert des produits dérivés, Goldman Sachs avait innové et élaboré des contrats aux rémunérations revalorisées pour une durée de deux ans. Prudente, la banque s’était ainsi laissé l’option de revenir sur ces augmentations en fonction du chiffre d’affaire réalisé par les différentes activités. Vu la décroissance des revenus, la clause jouera cette fois ci en défaveur de ses salariés, et Goldman baissera les rémunérations augmentées en 2009 et les remettra simplement aux niveaux actuels du marché.
Sur le marché français, c’est le grand silence ! Aucune banque française n’a fourni de réponses au sujet de leur gestion à venir des ressources humaines. A priori, les bancaires française ne se portent pas mieux que leurs concurrentes helvètes ou anglo-saxonnes. Wait and see !