Le Vif/L’Express, dans un article consacré à la valorisation de Nobles Crus et dont l’essentiel des propos est paru simultanément dans le Financial Times estime que les étonnantes performances de ce fonds semblent dues à des pratiques comptables créatives. Le journal belge, via l’analyste financier Jean Walravens suggère que Nobles Crus ne vend quasiment pas ses bouteilles et qu’il n’est pas impossible que les gérants de Nobles Crus sélectionnent les meilleurs prix de ventes aux enchères.
Le Financial Times, exemple à l’appui, ajoute que Nobles crus a valorisé ses bouteilles 37% plus cher que l’indice Liv-ex, un indice de valorisation des bouteilles de vin.
Dans un communiqué diffusé en fin de semaine dernière, Miriam Mascherin et Michel Tamisier, fondateurs de Elite Advisers, Gérants du fonds Nobles Crus, ont tenu à répondre à l’ensemble des critiques formulées par le journal belge et le Financial Times.
Ils déplorent que cette sortie médiatique ait donné lieu à une analyse subjective et non fondée et, par la suite, à des critiques relayées dans différents médias sans que les auteurs n’aient procédé à aucune vérification d’usage sur l’intégrité financière et commerciale sous-jacente aux actifs de Nobles Crus dans un contexte international.
Miriam Mascherin et Michel Tamisier indique qu’Elite Advisers déploiera toute l’énergie nécessaire pour démontrer l’intégrité et la viabilité financière de son processus de valorisation des investissements et du portefeuille d’actifs de Nobles Crus.
Les Gérants de Nobles Crus se disent aussi surpris de voir que la soi-disant analyse remettant en cause les fondamentaux de leur société ne reposait que sur deux sources limitées et à la pertinence douteuse :
« 1. le Liv-ex 100, un indice pertinent pour le seul marché britannique et qui n’a qu’une
influence limitée, voire nul, sur les négociants en vin de renommée internationale qui
opèrent au niveau mondial en s’appuyant sur des acteurs de marché de référence reconnus et des critères de valorisation communément utilisés par les experts du secteur.
2. La seule opinion personnelle d’un analyste financier belge indépendant, M. Jean Walravens, qui, jusqu’à ce jour, nous était totalement inconnu, de même qu’à la plupart des collectionneurs/investisseurs en vin. »
Ci-dessous les réponses point par point de Miriam Mascherin et Michel Tamisier aux critiques formulées par le Financial Times et Le Vif/L’Express :
1. Extraits de l’article publié dans le Financial Times.
FT : « Nobles Crus, l’un des plus importants fonds d’investissement en vin au monde, valorise ses investissements à des prix bien plus élevés que ceux utilisés par 10 de ses rivaux. »
Nobles Crus : Aucun de ces soi-disant rivaux n’est cité ! Et aucune déclaration ne vient préciser que les sources concernées ont demandé à ce que leur anonymat soit préservé. Aucune information factuelle sur leur valorisation n’est fournie et leur méthodologie n’est même pas évoquée.
FT : « Depuis le début de 2011, alors même que l’indice Liv-ex 100 chutait de 23%... »
Nobles Crus : La baisse de leur indice tient à la proportion élevée de vins de qualité moyenne qui entrent dans sa composition. Il s’agit en effet de deux mondes différents, et seuls 18,56% du portefeuille de Nobles Crus se retrouvent effectivement dans l’indice Liv-ex 100. Etant donné que ces vins ne représentent qu’un faible pourcentage de notre portefeuille, l’impact pour Nobles Crus ne serait que de 4,64%.
Personne, et encore moins a fortiori un journaliste spécialisé dans le domaine du vin et dès lors au fait de cette différence importante, n’oserait, après consultation de sources professionnelles fiables, comparer Nobles Crus à l’indice Liv-ex 100. Cela vous semble-t’il raisonnable de comparer des citrons avec du raisin ?
FT : « Nobles Crus [...] a valorisé ces mêmes bouteilles à 36 millions, soit 37% plus cher [que le Liv-ex] ».
Nobles Crus : Les prix trouvés par le moteur de recherche Wine Searcher (défini, et cela n’a rien d’étonnant [! !], par la journaliste Master of Wine Jancis Robinson du Financial Times comme « le site de comparatif de prix le plus connu, et sans aucun doute le plus pertinent ») prouvent que nos valorisations sont en ligne avec les prix du marché mondial, moyennant un léger écart par rapport à ce moteur de recherche, de 4,52% précisément. On est loin des 37% indiqués par le Liv-ex !
FT : « Nobles Crus a valorisé ses 1908 bouteilles de Lafite-Rothschild 2009 [...] à [...] 1210 EUR la bouteille, contre 744 EUR pour Liv-ex. »
Nobles Crus : Les estimations de Liv-ex se basent sur un cours acheteur-vendeur moyen qui reflète clairement, mais amplifie aussi indûment, le fait qu’à l’achat, certaines bouteilles sont effectivement valorisées à un prix très bas.
Mais dans un autre monde, auquel Nobles Crus appartient, le prix moyen proposé par Wine Searcher pour un Lafite-Rothschild 2009 est de 1.238 EUR la bouteille. Nobles Crus l’évalue à 1.210 EUR la bouteille. Une fois encore, Nobles Crus est en ligne avec le marché mondial.
2. Extraits de l’article publié dans Le Vif/L’Express.
M. Jean Walravens, l’analyste financier belge cité dans cet article, n’a jamais sollicité aucune interview. Au lieu de cela, le 15 août dernier, il nous a contactés pour une simple demande d’informations au nom, disait-il, d’« un client qui souhaite investir » dans Nobles Crus. Au terme d’une investigation poussée [!], M. Walravens s’est fendu d’un rapport sans intervention tierce.
Deux jours avant la publication dans les médias de l’article écrit par Le Vif, à savoir le 26 septembre, le soi-disant article de presse a été envoyé, par courrier anonyme, à plusieurs de nos clients. Question : qui est M. Jean Walravens ?
Le Vif : « Les étonnantes performances de ce fonds semblent dues à des pratiques comptables créatives ».
Nobles Crus : La comptabilité est gérée par notre banque dépositaire et est conforme aux normes comptables internationales. Nobles Crus n’est en rien impliqué dans et n’a absolument aucune influence sur les normes comptables utilisées.
Le Vif : « [...] Nobles Crus ne vend quasiment pas ses bouteilles. »
Nobles Crus : Notre stratégie d’investissement est précisément de type buy and hold (« acheter et conserver »). Nous achetons des vins qui demandent à être conservés au moins 5 ans, et vendons nos bouteilles lorsqu’elles arrivent à pleine maturité, et donc au meilleur prix. Nobles Crus n’existe que depuis 4 ans et demi, il n’est rien de plus légitime dès lors à ce que nous n’ayons pas encore vendu massivement nos vins. Cela étant, nous avons déjà bouclé plusieurs transactions lorsque les occasions se sont présentées ; les résultats de nos ventes feront taire les insinuations du Vif.
Le Vif : « Il n’est pas impossible que les gestionnaires sélectionnent les meilleurs prix de ventes [aux enchères] ».
Nobles Crus : C’est totalement faux. Notre système de valorisation est externalisé. Nous n’avons aucune influence sur la sélection des prix. Ces prix sont tirés d’une liste préalablement approuvée, composée de 10 maisons d’enchères et de 60 négociants en vin internationaux. Là encore, seul un individu n’étant pas au fait des mécanismes de réglementation, des processus et des pratiques du secteur peut être à l’origine de pareilles allégations.
En aparté, les gérants de Nobles Crus estiment qu’une offensive est télécommandée par des opérateurs londoniens concurrents que le fonds "Nobles Crus" commence à déranger.
Miriam Mascherin et Michel Tamisier indiquent qu’ils ont également l’intention d’engager d’ici peu une campagne de communication corrective destinée à :
rétablir la vérité aux yeux du public et des investisseurs eu égard aux critères du secteur qui ont été « injustement exploités, définis ou interprétés »,
présenter les politiques et processus financiers et commerciaux professionnels et irréprochables qui s’appliquent à Elite Advisers et à Nobles Crus en s’appuyant sur le regard objectif des autorités de régulation, des auditeurs et des grands noms du secteur.