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Réforme de la fiscalité du patrimoine : les modifications apportées par la 4ème loi de finances rectificative pour 2011 et par la loi de finances pour 2012

Gaultier Lauriau, directeur de la cellule patrimoniale d’Aviva France et son équipe présentent les principales modifications apportées par la quatrième loi de finances rectificative pour 2011 et par la loi de finances pour 2012...

Impôt sur le revenu

- Gel du barème : le barème de l’impôt sur le revenu applicable aux revenus 2010 est reconduit pour les revenus perçus en 2011. De même, l’ensemble des éléments concourant à la détermination de l’impôt (décote, plafonnement des effets du quotient familial…) sont reconduits.

Pour un quotient familial d’une part, le barème applicable aux revenus 2011 est le suivant :

Fraction du revenu imposable (une part) Taux
N’excédant pas 5 963 € 0%
De 5 963 € à 11 896 € 5,5%
De 11 896 € à 26 420 € 14%
De 26 420 € à 70 830 € 30%
Supérieure à 70 830 € 41%

- Instauration d’une contribution exceptionnelle sur les hauts revenus à compter de l’imposition des revenus de l’année 2011

Cette contribution additionnelle à l’impôt sur le revenu touchera les contribuables dont le revenu fiscal de référence excède 250 000 euros (personnes seules) ou 500 000 euros (couples).

Elle sera prélevée au taux de :
- 3 % sur la fraction du revenu fiscal de référence comprise entre 250 000 euros et 500 000 euros pour les contribuables célibataires, veufs, séparés ou divorcés et à la fraction comprise entre 500 000 euros et 1 000 000 euros pour les contribuables soumis à une imposition commune.
- 4% à la fraction du revenu qui excède ces limites.

Par ailleurs, un mécanisme de lissage est institue afin d’atténuer l’imposition des contribuables ayant perçu des revenus regardés comme exceptionnels en raison de leur montant, le système du quotient ne pouvant pas s’appliquer.

- Réductions et crédits d’impôt
**Le plafonnement global de certains avantages fiscaux est une nouvelle fois revu à la baisse pour les dépenses payées et investissements réalisés en 2012 pour s’établir à 18 000 euros majorés de 4 % du revenu imposable (avec des mesures transitoires pour les investissements Girardin, Scellier et Bouvard inities avant 2012).

Exemple : Pour un contribuable disposant d’un revenu imposable de 150 000 euros, le plafond sera de 24 000 euros (18 000 euros + 4 % de 150 000 euros) au lieu de 27 000 euros en 2011.

**Réduction générale de 15%
L’avantage en impôt procure par certains dispositifs de réductions ou crédits d’impôt est réduit de 15%. Est visée la majorité des réductions et crédits d’impôt compris dans le champ du plafonnement global de certains avantages fiscaux à l’impôt sur le revenu prévu par l’article 200-0 A du CGI, à l’exception des avantages suivants :
- l’aide fiscale pour l’emploi d’un salarie à domicile ;
- le crédit d’impôt au titre des frais de garde des jeunes enfants ;
- et la réduction d’impôt au titre de l’investissement locatif dans le logement social outre-mer mentionnée à l’article 199 undecies C du même Code.

La réduction de 15 % s’applique aux taux des réductions et crédits d’impôt concernés ainsi qu’au plafond d’imputation de ces avantages (hors plafond global de déduction). Ne sont pas concernés les plafonds de dépense des différentes réductions et crédits d’impôt.

**Le dispositif Scellier qui disparaît en 2013 est aménagé sur plusieurs points :
- le champ d’application du dispositif est étendu aux logements remis à neuf, réhabilités ou transformés par le vendeur avant l’acquisition,
- le dispositif est désormais exclusivement réservé aux logements BBC,
- le prix de revient du logement retenu, dans la limite de 300 000 euros, est désormais soumis a un plafond par mètre carré en fonction de la localisation du logement,
- le dispositif Scellier outre-mer sera également supprime des 2013 et non pas proroge jusqu’au 31 décembre 2017 et le taux de la réduction est ramené de 31% a 24% pour les logements acquis ou construits en 2012,
- après application de la réduction générale de 15%, les taux diminuent de 22% à 13% pour les logements BBC acquis ou construits en 2012 et de 13% à 6% pour les logements non BBC acquis en 2012 lorsque la demande de permis de construire a été déposée avant le 31 décembre 2011.

**Réductions d’impôt pour souscriptions au capital de PME
La loi de finances rectificative pour 2011 modifie les conditions devant être remplies par les PME pour ouvrir droit à la réduction d’impôt au titre de l’impôt sur le revenu.
Le bénéfice de la réduction d’impôt sur le revenu est réservé aux souscriptions en numéraire au capital initial ou aux augmentations de capital des PME en phase d’amorçage, de démarrage ou d’expansion respectant notamment des conditions de chiffre d’affaires (moins de 10 millions d’euros) et de masse salariale (moins de 50 salaries).
En conséquence, les plafonds annuels de versement ont été portés de 20 000 euros à 50 000 euros pour les célibataires, veufs, séparés ou divorces et de 40 000 euros a 100 000 euros pour les contribuables maries soumis à imposition commune.
La réduction maximale pouvant être obtenue au titre des versements effectues en 2012 est respectivement de 9 000 euros et 18 000 euros. Le taux de la réduction est fixe à 18%, au lieu de 22% en 2011.

Prélèvements libératoires sur les revenus mobiliers

- Dividendes
Le taux de PFL applicable, sur option, est porte de 19% a 21%. Compte tenu des prélèvements sociaux, le taux global d’imposition est ainsi de 34,5%.

- Produits de placement à revenu fixe
Le taux de droit commun passe de 19% a 24% (37,5% avec les prélèvements sociaux).
Sont notamment concernés par cette augmentation du taux :
- les produits d’obligations et autres titres d’emprunt négociables,
- les intérêts des PEL,
- les revenus des créances, dépôts, cautionnements et comptes courants d’associés,
- les produits des titres de créances négociables sur un marché réglementé non susceptibles d’être cotés.

A noter que les taux des prélèvements libératoires applicables aux produits issus d’un contrat d’assurance vie ou d’un contrat de capitalisation ne sont pas modifiés.

Plus-values immobilières

Est aménagé le régime des plus-values immobilières des logements autres que la résidence principale. A titre de rappel, la deuxième loi de finances rectificative pour 2011 a modifié l’abattement applicable en cas de cession d’immeuble, ce qui a abouti dorénavant à une exonération totale au bout de 30 ans.

A titre de cas particulier, est dorénavant exonérée la plus-value réalisée lors de la première cession d’un logement lorsque le cédant n’a pas été propriétaire de sa résidence principale dans les quatre ans qui précèdent la cession et qu’il remploie les sommes perçues pour l’acquisition de sa résidence principale dans les 24 mois qui suivent la cession. Cette exonération s’applique aux cessions réalisées à compter du 1er février 2012.

Par ailleurs, la quatrième loi de finances rectificative pour 2011 prévoit une exonération d’impôt sur la plus-value réalisée par les retraités ou invalide de condition modeste résidant en maison de retraite ou en foyer d’accueil qui cèdent leur ancien domicile dans les deux ans après l’avoir quitté.

Plus-values mobilières

Est supprimé le mécanisme d’abattement pour durée de détention des valeurs mobilières aboutissant à une exonération totale des plus-values en cas de cession après huit années de détention (abattement d’un 1/3 par année au-delà de la 5ème) qui devait être s’appliquer à partir du 1er janvier 2012 et le remplace, sous certaines conditions, par un dispositif de report d’imposition de certaines plus-values.

Le bénéfice du nouveau dispositif est réservé aux titres respectant de nombreuses conditions nouvelles et est subordonné au réinvestissement du produit de cession dans une autre société. La conservation pendant cinq ans des titres souscrits en remploi entraine l’exonération définitive de la plus-value de report.

En revanche, la loi maintient le dispositif d’abattement pour durée de détention en faveur des dirigeants partant à la retraite, qui continuera à s’appliquer jusqu’au 31 décembre 2013.

Succession et donation

Les barèmes des droits de mutation et les abattements ne sont pas actualisés. En conséquence, les montants applicables à partir du 1er janvier 2012 sont identiques à ceux de 2011.

Ainsi, les montants applicables au 1er janvier 2012 des différents abattements sont les suivants :
- 159 325 euros en cas de transmission à titre gratuit en ligne directe ou au profit des handicapés ;
- 15 932 euros en cas de transmission à titre gratuit entre frères et soeurs ;
- 7 967 euros en cas de transmission à titre gratuit aux neveux ou nièces ;
- 1 594 euros pour l’abattement applicable à défaut d’un autre abattement sur la part successorale reçue ;
- 80 724 euros en cas de donation entre époux ou partenaires d’un Pacs ;
- 31 865 euros en cas de donation aux petits-enfants ;
- 5 310 euros en cas de donation aux arrière-petits-enfants.

Droit de partage

La première loi de finances rectificative a augmenté le taux du droit de partage de 1,1% à 2,5% à compter du 1er janvier 2012. Cette mesure est repoussée pour les personnes ayant présenté une convention de divorce au juge avant le 30 juillet 2011. Pour ces couples, le droit de partage est maintenu à 1,1% même si la convention de divorce est homologuée à partir du 1er janvier 2012.

Source : Loi de finances pour 2012 adoptée le 21 décembre 2011 – Quatrième loi de finances rectificative pour 2011 du 28 décembre 2011

Gaultier Lauriau Février 2012

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