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Tous les voyants sont au vert pour l’investissement quantitatif

L’expérience que nous avons acquise au cours de dizaines d’années d’investissement quantitatif nous donne à penser que l’avenir nous sourit. Une des nombreuses leçons que nous avons apprises au cours de ces années est qu’une approche gagnante à long terme a parfois des airs de montagnes russes à court terme.

Points clés :

  • L’investissement factoriel restera porteur dans un avenir prévisible car les primes factorielles sont persistantes
  • La révolution du big data et la croissance exponentielle de la puissance de calcul offrent de nombreuses possibilités
  • L’innovation doit être soutenue par une culture de récompense de la recherche de qualité supérieure

Ce constat a été particulièrement vrai pendant le marasme qu’a connu l’investissement quantitatif entre 2018 et 2020, qui a souligné à quel point « des mains fortes » sont indispensables pour trouver le succès à long terme. Les investisseurs ont tendance à se précipiter sur les stratégies offrant des rendements élevés à court terme et à fuir celles qui connaissent des difficultés de performance à court terme. Ils pourraient ainsi finir par récolter les pertes d’un marché baissier pour les stratégies factorielles et passer à côté d’une partie importante d’un marché haussier pour ces stratégies.

Après avoir assisté à une succession de marchés haussiers et baissiers pour les stratégies factorielles, nous sommes stupéfaits de voir à quel point il est fréquent d’entendre des voix clamer prématurément la fin de l’investissement factoriel. Par exemple, les preuves empiriques accumulées sur plus de 100 ans à l’appui d’un facteur tel que la valorisation pourraient facilement être balayées face à trois ou quatre années de sous-performance. Comme nous le disons souvent, l’investissement quantitatif est souvent plus un test de personnalité qu’un test d’intelligence.

Mais d’un autre côté, c’est aussi la raison pour laquelle les primes factorielles sont difficiles à arbitrer parce qu’à court terme, elles sont tout sauf sans risque. Nous sommes donc convaincus que l’investissement factoriel a encore de beaux jours devant lui. En outre, les écarts de valorisation de plusieurs facteurs indiquent un sous-investissement, ce qui laisse présager de bonnes performances futures.

Une nouvelle génération de solutions quantitatives

Nous nous réjouissons grandement des possibilités offertes par la révolution du big data et la croissance exponentielle de la puissance de calcul. L’analyse systématique rapide de grandes quantités de données est l’un des éléments uniques de l’investissement quantitatif, qui le distingue de l’investissement fondamental. Ces développements nous aident à exploiter davantage encore la puissance de cette approche d’investissement dans des domaines liés aux rendements, au risque et à la durabilité, par exemple.

En ce qui concerne les rendements, la probabilité d’exploiter avec succès des modèles non standard devrait augmenter au fur et à mesure que les bases de données sur les rendements s’étoffent. Des stratégies quantitatives de nouvelle génération peuvent également être conçues afin de cibler des sources d’alpha statistiquement indépendantes des facteurs existants, comme les signaux à court terme qui ne sont pas corrélés aux facteurs traditionnels de Fama-French. En ce qui concerne le risque, les algorithmes de machine learning peuvent être utilisés pour prédire, par l’identification de modèles récurrents complexes, quelles sont les entreprises qui risquent d’être confrontées à des difficultés financières, d’autant plus que le risque est souvent non linéaire.

Parallèlement, l’essor de l’investissement durable signe potentiellement « la fin de l’investissement passif » tel que nous le connaissons, car la diversité des croyances et des interprétations des clients rend nécessaire une approche active. À cet égard, les plateformes quantitatives peuvent répondre à la demande croissante de solutions personnalisées qui sont axées sur les objectifs financiers et de durabilité propres à chaque client.

De plus, d’autres types de données et de techniques avancées pourraient être utilisés pour créer des données de durabilité exclusives, qui aideraient les investisseurs à surmonter certains défis complexes auxquels ils sont confrontés, comme le calcul des trajectoires de Scope 3, la mesure de l’impact sur le monde réel dans les portefeuilles, etc.

La culture ne fait qu’une bouchée des stratégies quantitatives

Peter Drucker aurait dit que « la culture ne fait qu’une bouchée de la stratégie ». L’investissement quantitatif est devenu au fil du temps un sport d’équipe. Pour garder une longueur d’avance en restant à la pointe de la recherche, il faut investir dans des infrastructures ultra-modernes et employer des personnes intelligentes.

Maintenant que de nouvelles sources de données et techniques de modélisation éclosent, il est plus important que jamais d’être à l’affût de véritables signaux. Avec la multiplication des données, les risques liés au data mining ou à la découverte de résultats erronés augmentent. Nous croyons donc en une approche prudente de l’innovation. À cette fin, notre philosophie d’investissement (recherche basée sur les faits, logique économique et prudence) s’applique également aux nouvelles variables ou méthodes.

Il est essentiel que l’innovation soit soutenue par une culture fermement ancrée de récompense de la recherche de qualité supérieure. La méritocratie est au cœur de cette culture, car les meilleures idées devraient toujours l’emporter, quelle que soit la personne qui les propose. Pour faire de cette théorie une réalité, une structure horizontale et une communication directe permettant à chacun de s’impliquer et de s’exprimer sont essentielles. Autrement dit, il s’agit d’une culture où les nouvelles recrues peuvent, en toute sécurité, remettre en question les idées des vétérans et alimenter les discussions. Ce concours de la meilleure idée favorise l’élaboration d’un programme de recherche innovant.

L’investissement quantitatif est plus une vocation qu’une profession

En tant que gérant d’actifs, nous nous voyons confier l’épargne de nos clients. Par conséquent, nous avons le devoir de nous montrer des gestionnaires responsables de leur capital et de les aider à atteindre leurs objectifs financiers et de durabilité. Nous devons donc faire preuve de prudence dans nos décisions et nous aligner sur leurs objectifs quand nous investissons notre propre capital dans nos stratégies. Notre travail nous procure un grand plaisir et un sentiment de satisfaction, car nous poursuivons continuellement l’innovation durable afin de fournir des résultats de qualité à nos clients.

Du point de vue des détenteurs d’actifs, nous pensons que l’investissement quantitatif va occuper une place encore plus prépondérante dans la boîte à outils d’investissement. En effet, il permettra aux investisseurs non seulement de récolter des rendements intéressants à long terme, mais aussi de le faire de façon de plus en plus durable.

C’est pourquoi nous pensons, à notre humble (et subjectif) avis, que tous les voyants sont au vert pour l’investissement quantitatif.

David Blitz , Pim van Vliet Février 2023

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